Opération Mockingbird 2.0 : « Tous ceux qui ne sont pas d'accord avec moi sont des propagandistes russes ! »
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akasha
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Sujet: Opération Mockingbird 2.0 : « Tous ceux qui ne sont pas d'accord avec moi sont des propagandistes russes ! » Mer 21 Déc 2016 - 0:40
Opération Mockingbird 2.0 : « Tous ceux qui ne sont pas d'accord avec moi sont des propagandistes russes ! »
SOTT.net a récemment eu l'honneur d'être catalogué comme relais de la propagande russe . Le site anonyme douteux « PropOrNot » [Propagande ou pas ? - NdT] nous a gratifiés d'une place dans sa liste de 200 sites de propagande russe - gogos inconscients ou volontaires des propagandistes du Kremlin.
Bon, au moins, nous sommes en bonne compagnie. Difficile de savoir s'il faut ou non prendre les gars de PropOrNot au sérieux. Leur site donne l'impression d'être un hoax un peu trop bien ficelé, ce qui serait hilarant étant donné que le Washington Post, entre autres, les prend au sérieux. Après tout, la première chose qu'on voit sur leur site, c'est une fausse interview de deux acteurs interrogés par un comédien et qui se font passer pour des propagandistes russes !
Mais cette incongruité mise à part, ce site vaut quand-même son pesant d'or. Pratiquement tous les sites d'infos alternatives qui peuvent venir à l'esprit sont cités dans leur liste. La logique de PropOrNot semble être du genre :
1) Les gouvernements et les médias occidentaux affirment A (A est vrai) 2) Le gouvernement et les médias russes affirment non-A (Non-A n'est pas vrai) 3) Les médias alternatifs affirment également non-A 4) Par conséquent, les médias alternatifs sont des relais - volontaires ou à leur insu - de la désinformation russe
Primo, ce postulat part du principe que les médias et les gouvernements occidentaux disent la vérité. Secundo, que le gouvernement russe ment tout le temps. Dès lors, les médias alternatifs se retrouvent malgré eux dans cette position inconfortable : à chaque fois que le gouvernement russe dit la vérité et que les médias alternatifs affirment la même chose que lui, on peut balayer leurs affirmations en les qualifiant de propagande russe. Ce qui est parfaitement inepte. Le fait que les personnes à l'origine du site PropOrNot, si elles sont sincères dans leurs allégations, adoptent ce point de vue en dit long sur ce qu'elles pensent de leurs lecteurs : que ce sont des imbéciles.
Comme l'a récemme,nt déclaré Wayne Madsen (dont les articles sont relayés par intrepidreport et strategic-culture.org, qui figurent tous deux sur la liste de PropOrNot) :
L'article du Washington Post [qui régurgite les allégations de PropOrNot] est digne de la propagande made in CIA pondue par ce journal à l'apogée de la Guerre Froide, au plus fort de l'opération MOCKINGBIRD.
Suivez le lien ci-dessus pour voir quelques exemples de choix de désinformation propagée par ce que PropOrNot qualifie de « véritables journalistes ». Ensuite, mettez les choses en perspective : les journalistes mainstream ne sont pas tous mauvais. Les journaux locaux et les journalistes d'investigation font aussi du bon travail. Là n'est pas le problème. Le problème peut se résumer en trois lettres : ADM (armes de destruction massive)
Quand la CIA et l'« État profond », comme l'appelle Peter Dale Scott, veulent lancer une guerre, diaboliser un dirigeant étranger qui ne joue pas selon leurs règles ou déstabiliser un pays étranger, ils s'appuient sur les médias pour diffuser (volontairement ou à leur insu) des mensonges. Depuis le début, les médias alternatifs avaient pointé du doigt les mensonges sur les armes de destruction massive. Aujourd'hui, nous avons été vengés. C'était un mensonge énorme parmi tant d'autres diffusés depuis le 11 septembre 2001. Les mensonges sur Kadhafi sont un autre exemple de choix. Et là aussi, il s'est avéré que les médias alternatifs avaient raison.
Actuellement, les plus gros mensonges merdiatiques portent sur la Russie et la Syrie. Et les propagandistes (les vrais) n'arrivent tout simplement pas à digérer le fait que les lecteurs ne sont pas intéressés par leurs foutaises, ou qu'ils n'y croient plus. C'en est devenu absurde au point que les dirigeants occidentaux appellent à davantage de sanctions anti-russes en réponse à la libération par l'Armée syrienne de 40% d'Alep-Est, auparavant sous l'emprise d'al-Qaïda et de ses comparses. C'est totalement grotesque. Apparemment, les dirigeants occidentaux et leurs propagandistes préféreraient voir des dizaines ou des centaines de milliers de civils pris en otage par les terroristes (et soumis à des frappes aériennes russes/syriennes « aveugles » qui « ciblent délibérément » des civils et des hôpitaux) que de les voir à l'abri desdites frappes, dans une zone sécurisée placée sous le contrôle du gouvernement syrien, où il peuvent recevoir des soins médicaux (parce que le « dernier hôpital » d'Alep-Est a été détruit et qu'il n'y a plus que « deux pédiatres »), de la nourriture, un abri, etc. Bref, dans un endroit où ils ont envie d'être.
Voyez la dynamique ci-dessus illustrée dans cette vidéo où figure le propagandiste en chef John Kirby (avertissement : alerte à la propagande russe !) :
Ci-dessous, des habitants d'Alep-Est libérée des mains d'al-Qaïda par l'Armée syrienne et ses alliés
En fait, je dois avouer que les Russes m'énervent un peu. Pendant des années, les médias alternatifs se sont fait traiter de « complotistes » parce qu'ils disaient la vérité, et c'était là leur unique « punition ». Mais aujourd'hui, lorsque le gouvernement russe dit la vérité, nous sommes placés dans une position inconfortable, celle de devoir abonder dans son sens. Alors les Russes pourraient au moins nous envoyer quelques roubles, ce serait la moindre des choses. Je dis ça juste en passant...
L'ironie, c'est que tandis que les médias alternatifs se voient accusés de relayer la propagande russe, les médias occidentaux, eux, disséminent véritablement la propagande de l'État profond étasunien/européen. Comme le fait remarquer Madsen ci-dessus, ce n'est pas nouveau. Depuis sa création, la CIA dispose de larbins serviles dans les médias. Par exemple, je vous conseille de lire ces articles archivés sur SOTT :
Wikileaks and Imperial Mobilization - The CIA's "Mighty Wurlitzer" [Wikileaks et la mobilisation impériale - le « puissant Wurlitzer » de la CIA]
Zahir Ebrahim, Project Human Beings First
« Mighty Wurlitzer » [le Puissant Wurlitzer] était le titre honorifique de Frank Gardiner Wisner, premier chef du Bureau de coordination politique de la CIA. Cette expression évoquait l'immense réseau d'organisations-écrans et de larbins de la presse journalistique que, en véritable chef d'orchestre, Wisner se targuait de coordonner pour leur faire « jouer sur demande n'importe quel air de propagande, le comparant ainsi au célèbre orgue de théâtre Wurlitzer ». Vous aurez plus de détails en lisant les dossiers sur l'Opération Mockingbird.
Operation Mockingbird is alive and well and living in your TV [L'Opération Mockingbird se porte très bien, merci : elle sévit dans votre poste de télé - NdT]
Rory Hall, The Daily Coin
Si vous ne connaissez pas l'Opération Mockingbird, ou si vous doutez du fait que les médias mainstream - CNN, Fox, CBS, NBC, ABC et les « quotidiens d'information » comme The Tribune, LA Times, NY Times, Reuters et tant d'autres sont manipulés par la CIA et l'Opération Mockingbird, merci de nous expliquer ceci :
L'ancien éditeur du Washington Post, Philip Graham, qui « croyait que la fonction de la presse était le plus souvent de susciter l'approbation des masses concernant les politiques menées par le gouvernement, fut l'un des architectes de cette pratique désormais répandue : l'utilisation et la manipulation des journalistes par la CIA ». Ce scandale en vint à être connu sous le nom de code Opération MOCKINGBIRD. Selon l'ancien reporter du Washington Post Carl Bernstein, un ancien directeur-adjoint de la CIA aurait déclaré : « Tout le monde savait qu'on pouvait demander de l'aide à Phil Graham ». Plus récemment, le Post a couvert l'officier de la CIA Joseph Fernandez, « refusant de citer son nom pendant plus d'un an, jusqu'à l'annonce de son inculpation... pour crimes commis en tant que chef de poste de la CIA au Costa Rica. » [Source]
« Tu pouvais te payer un journaliste pour deux-cents dollars par mois - moins cher qu'une bonne call girl », déclarait un agent de la CIA à Philip Graham, éditeur du Washington Post, lors d'une conversation portant sur la disponibilité et les tarifs des journalistes prêts à relayer la propagande et les fausses versions de la CIA. Katherine The Great, de Deborah Davis (New York: Sheridan Square Press, 1991)
Les 25 règles de désinformation et de propagande
Kristan T. Harris, American Intelligence Report
L'Opération Mockingbird fut opérationnelle entre les années 1950 et 1970, et prit du plomb dans l'aile au milieu des années 70 lorsque la CIA fut mise sur la sellette en raison de ses agissements psychopathiques dévoilés par la Commission Church. Pour résumer, la CIA recrutait des « journalistes » pour qu'ils publient des récits de propagande made in CIA. La CIA avait créé toute une liste d'entreprises médiatiques de façade, sous forme de magazines et d'organisations étudiantes. Tenez, encore un peu de propagande russe, cette fois-ci dévoilant Mockingbirdet ses équivalents modernes :
Voilà qui devrait replacer l'article suivant dans son contexte :
Why are American and Western media outlets so afraid of RT? [Pourquoi les médias américains et occidentaux ont-ils si peur de RT ?]
Adam H. Johnson, The Nation
...
Tandis que Russia Today suit la ligne du Kremlin en matière de politique étrangère, il offre également un espace d'expression aux voix et aux problématiques marginalisées aux États-Unis. Par exemple, par deux fois, RT a couvert les récentes grèves carcérales - les plus importantes de l'Histoire américaine. Pour l'instant, CNN, MSNBC, NPR et l'employeur de Rutenberg, The New York Times, n'en ont absolument pas parlé. RT a également couvert avec fougue le mouvement Occupy Wall Street à son début, alors qu'il était marginalisé par l'ensemble des médias institutionnels US (pour cet effort, RT a été nominé à un Emmy). Peut-être que Rutenberg et les personnes préoccupées par le succès de RT commencent à comprendre qu'il y a une niche à remplir, et que c'est RT qui s'en charge. À bien des égards, le succès de RT - par le fait même qu'il ait du succès - constitue tout autant une mise en cause des médias institutionnels américains que l'expression d'une sinistre désinformation en provenance du Kremlin. ...
Ces gesticulations concernant RT manquent également de perspective. Pendant des décennies, les États-Unis ont soutenu des tactiques similaires outre-mer afin de faire avancer leurs plans - - de Voice of America et ses dérivés aux initiatives « pro-démocratie » qui, souvent, avec l'aide d'ONG et de think tanks occidentaux, injectent des fonds « horizontalement » via le parrainage de journalistes écrivant dans des organes de presse étrangers.
Les professionnels de l'indignation opèrent une distinction : les médias soutenus par les États-Unis disent la vérité et sont tenus à des critères de qualité supérieurs. Bien que cela soit vrai au sens strict, souvent, cela veut simplement dire que les États-Unis sont meilleurs en guerre de l'information - pas qu'ils y participent moins que les autres. La CIA a confidentiellement participé à la production d'Argo et Zero Dark Thirty, deux films de promo à la gloire de l'agence. Le gouvernement américain, via USAID, a secrètement créé une fausse plateforme de médias sociaux et a infiltré la scène hip-hop à Cuba pour « provoquer des troubles » et miner le gouvernement. Le département de la Défense dirige un programme de 100 000 de dollars visant à manipuler les médias sociaux outre-Atlantique, à coup de faux profils en « arabe, farsi, ourdou et pachtoune ». Combien d'Américains sont au courant de ces pratiques ? Sans doute très peu, par rapport à tous ceux qui sont au fait du « cyber-réseau diabolique » de Poutine.
Ce qu'il y a, avec « la ligne du Kremlin concernant la politique étrangère », c'est que, souvent, cette ligne n'est pas « de la simple désinformation », mais de l'information, ni plus ni moins. Euromaïdan était bien un coup d'État soutenu par les États-Unis. La Crimée voulait bien être réintégrée à la Russie. Les « rebelles modérés » en Syrie sont bien des djihadistes. Parfois, il est simplement avantageux de dire la vérité, en particulier lorsque vos « partenaires » mentent aussi effrontément.
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Source:SOTT
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