L'histoire de base de l'incident du golfe du Tonkin est la suivante:

Vers 2 h 30, heure du Vietnam, le 2 août 1964, l'USS Maddox (DD-731) a détecté trois torpilleurs nord-vietnamiens s'approchant à grande vitesse. Avec d'autres navires de guerre américains, Maddox naviguait dans les eaux internationales à quelque 28 milles nautiques au large de la côte nord-vietnamienne, recueillant des informations sur les radars côtiers de ce pays.

Alors que les torpilleurs continuaient leur approche à haute vitesse, Maddox a reçu l'ordre de tirer des coups de semonce s'ils fermaient à moins de 10 000 verges. Lorsque les bateaux ont atteint ce point, Maddox a tiré trois coups de semonce, mais les torpilleurs ont continué leur course à grande vitesse.

Lors de l'échange de tirs qui a suivi, ni les navires américains ni les navires nord-vietnamiens n'ont causé de dommages importants. Cependant, les avions du porte-avions Ticonderoga (CVA-14) ont endommagé l'un des bateaux et endommagé les deux autres. Deux jours plus tard, le 4 août, Maddox revient dans la région, soutenu par le destroyer Turner Joy (DD-951). Cette fois - ci, les navires américains ont détecté des signaux électroniques et des indications acoustiques d 'une deuxième attaque navale nord - vietnamienne probable, et ils ont demandé un soutien aérien aux États - Unis.

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Malheureusement, la plupart des reportages des médias ont combiné ou confondu les événements du 2 et du 4 août en un seul incident. Les enquêtes du Sénat en 1968 et en 1975 ont peu fait pour clarifier les événements ou la preuve, donnant plus de crédibilité aux diverses théories du complot.

Bien que le général vietnamien Vo Nguyen Giap ait admis dans une discussion de 1984 avec Robert S. McNamara que la première attaque était délibérée, il a nié qu'une deuxième attaque ait jamais eu lieu. McNamara a insisté sur le fait que la preuve indiquait clairement qu'il y avait eu une attaque le 4 août, et il a continué à le maintenir dans son livre In Retrospect: The Tragedy and Lessons from Vietnam.

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La série d'erreurs qui a conduit à la fausse déclaration du 4 août a commencé le 3 août quand la station de Phu Bai a interprété les efforts de Haiphong pour déterminer le statut de ses forces comme ordre de rassembler pour d'autres opérations offensives.

Cette erreur initiale a façonné toutes les évaluations subséquentes sur les intentions nord-vietnamiennes, alors que le SIGINT américain surveillait et signalait le suivi par le Nord des deux destroyers américains. Les radars côtiers nord-vietnamiens ont également suivi et signalé les positions des avions américains opérant à l'est des navires, probablement la patrouille aérienne de combat commandée par la Septième flotte. Un bateau de patrouille nord-vietnamien a également suivi les navires américains, rapportant leurs déplacements à Haïphong. Les analystes américains du SIGINT ont évalué les reportages nord-vietnamiens comme des préparatifs probables pour de nouvelles opérations militaires contre la patrouille Desoto.

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À 20 h, heure locale, Maddox a signalé qu'il avait deux contacts de surface et trois contacts aériens sur radar. Les contacts se trouvaient au nord-est du navire, les plaçant à environ 100 miles nautiques du nord du Vietnam mais très proches de l'île chinoise de Hainan. Ticonderoga a commandé quatre Skyraiders A-1H en l'air pour soutenir les navires. Ils sont arrivés à la station au plus tard à 21 heures. Les contacts radar d'origine sont tombés à 2134, mais les équipages de Maddox et de Turner Joy ont cru détecter deux contacts à grande vitesse qui se rapprochent de leur position à 44 nœuds.
Lorsque les contacts ont semblé se détourner à 6 000 verges, l'équipe de Maddox a interprété le mouvement comme une manœuvre pour marquer le lancement d'une torpille. L'opérateur du sonar du navire a signalé une pointe de bruit - pas une torpille - que l'équipe du Centre d'information du combat (CIC) a confondue avec le signalement d'une torpille entrante.

Les deux navires américains ont ouvert le feu sur les contacts radar, mais ont signalé des problèmes à maintenir un verrou sur leur cibles. Les premiers rapports de la rencontre des destroyers ont atteint la Maison Blanche à 1000 HAE. Deux heures plus tard, le capitaine Herrick rapporte le naufrage de deux vedettes ennemies.

Avec cette information, à Washington, le président Johnson et ses conseillers ont examiné leurs options. À 14 heures, le président avait approuvé des frappes de représailles contre les bases navales nord-vietnamiennes le lendemain matin, le 5 août à 6 heures, heure locale, le 4 août à 19 heures, à Washington. Pendant ce temps, à bord de Turner Joy, le capitaine Herrick ordonna une révision immédiate des actions de la nuit.

Son évaluation de la preuve a maintenant soulevé des doutes dans son esprit au sujet de ce qui s'était vraiment passé. Il a signalé ces doutes dans son rapport après action transmis peu après minuit son heure le 5 août, qui était 13 heures le 4 août à Washington.

Herrick a demandé une reconnaissance aérienne pour le lendemain matin à la recherche de l'épave des bateaux torpilleurs qu'il croyait avoir coulés. Ces deux messages ont atteint Washington peu après 14 heures EDT. Toutefois, ni les doutes de Herrick ni sa demande de reconnaissance ne furent bien accueillis. Le Pentagone avait déjà publié les détails de "l'attaque", et les responsables de l'administration avaient déjà promis de prendre des mesures énergiques. Puis, les doutes de tout le monde ont été balayés lorsqu'une interception SIGINT d'un des torpilleurs nord-vietnamiens a rapporté l'affirmation selon laquelle il aurait abattu deux avions américains dans la zone de combat.

McNamara et le JCS croyaient que cette interception fournissait de manière décisive le "pistolet fumant" de la deuxième attaque, et ainsi le président rendait compte au peuple américain et au Congrès.

Un examen subséquent des rapports SIGINT a révélé que cette interception ultérieure - le «fusil fumant» de McNamara - était en fait un rapport de suivi plus approfondi de l'action du 2 août. De plus, l'examen subséquent de la preuve a révélé les erreurs de traduction et d'analyse qui ont entraîné la déclaration de l'opération de sauvetage en tant que préparatifs d'une deuxième attaque. En fait, les Nord-Vietnamiens essayaient d'éviter le contact avec les forces américaines le 4 août et ils voyaient le départ des patrouilleurs Desoto comme un signe qu'ils pouvaient récupérer leurs torpilleurs et les ramener à la base.

Ils n'ont jamais eu l'intention d'attaquer les forces américaines et ne se trouvaient même pas à moins de 100 milles nautiques de la position des destroyers américains au moment du prétendu «second engagement».

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Ces premières erreurs ont conduit les destroyers américains à ouvrir le feu sur de faux contacts radar, à interpréter leurs propres bruits d'hélice comme des torpilles entrantes, et finalement à signaler une attaque qui n'a jamais eu lieu.

En dépit des efforts déployés par les commandants sur place pour corriger leurs erreurs dans les rapports initiaux après action, les responsables de l'administration se sont plutôt concentrés sur les premiers rapports SIGINT à l'exclusion de toute autre preuve. Sur cette base, ils ont lancé le processus politique qui a conduit à l'escalade de la guerre.