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| Sujet: attentat au camion belier à nice : le pouvoir ment et détruit la carrière d'une flic résistante Lun 17 Déc 2018 - 22:27 | |
| la femme flic responsable de la vidéo surveillance de nice lors de l'attentat à la voiture bélier le 14 juillet 2016 qui a fait 86 morts a vu progressivement sa carrière largement brisée après l'attentat... le ministre de l'intérieur bernard cazeneuve avait porté plainte contre elle pour diffamation : elle avait en effet accusé le ministère de l'intérieur d'avoir exigé d'elle qu'elle mente sur sa version de ce que les vidéo surveillance montraient, et qu'elle rende un rapport non protégé et donc modifiable, tout cela a été qualifié de mensonges par le ministère de l'intérieur... qui a ensuite demandé tout simplement à faire détruire les vidéos... la policière portera alors également plainte 10 jours après l'attentat pour abus d'autorité : cette plainte sera classée sans suite et l'année dernière, sandra bertin a été relaxé de la plainte pour diffamation du ministre de l'intérieur cependant, sa carrière s'est effondréeLa policière responsable de la vidéosurveillance à Nice accuse le ministère de l'Intérieur
En poste le soir du drame, Sandra Bertin, la chef du Centre de supervision urbain (CSU) de Nice, raconte au JDD sa nuit aux commandes de la vidéosurveillance. Et se confie sur les pressions subies ces derniers jours. La policière responsable de la vidéosurveillance à Nice : "On m'a mise en ligne avec le ministère de l'Intérieur"
Contrairement à ce que le ministère et la préfecture avaient affirmé dans un premier temps, l'endroit où le camion a pénétré sur la promenade des Anglais était tenu, le soir de l'attentat, par une seule voiture de la police municipale, et non par la police nationale.
Polémique dans la polémique, la sous-direction antiterroriste a demandé mercredi à la ville de Nice "l'effacement complet" des enregistrements "des caméras desservant la promenade des Anglais" le soir du 14 juillet. Motif : la peur d'une fuite auprès du public, alors que certaines vidéos de la tuerie du 13 novembre s'étaient retrouvées dans les médias. La Ville a refusé. Sandra Bertin, policière municipale et secrétaire générale du Syndicat autonome de la fonction publique territoriale (SAFPT) de Nice, exprime son désarroi et sa colère. Dimanche midi, Bernard Cazeneuve a annoncé qu'il portait plainte contre elle pour diffamation.
Quand le camion de Mohamed Laouhaiej Bouhlel entre sur la promenade des Anglais ce 14 juillet, que voyez-vous sur vos écrans?
Je me rappellerai toute ma vie de cette heure-là : 22h33. J'étais devant les écrans du CSU avec les équipes. Nous recevons alors des policiers municipaux positionnés sur la promenade le signalement d'un camion fou. Nous récupérons tout de suite son image à l'écran et nous demandons son interception. Le camion était lancé à 90 km/h, sans phares, sans qu'on l'entende à cause du bruit. Il contourne le barrage de la police municipale. Les équipes n'ont pas pu l'arrêter. On ne crève pas les pneus d'un 19 tonnes avec un revolver! À ce moment-là, d'autres policiers municipaux sont en civil dans la foule, qui se retrouvent face à lui. S'ils avaient été armés comme nos collègues de la police nationale, une de nos revendications, ils auraient pu le stopper. Le poids lourd se retrouve finalement face aux policiers nationaux, qui tirent et le neutralisent. Il est 22 h 34. Nous avions peur que des explosifs ou des individus soient dans le camion, qu'une seconde attaque ait lieu… Les policiers municipaux sécurisent alors l'arrière du poids lourd pendant une demi-heure avant l'arrivée des démineurs. En parallèle, nous lançons l'alerte pour les secours, nous activons le PC de crise et le plan blanc pour les hôpitaux. Les blessés sont évacués, l'identification des corps commence. Je ne suis rentrée chez moi que le vendredi soir vers minuit.
Vous vivez ce drame en direct à l'écran… Comment gère-t-on cela?
C'était l'horreur. J'ai vu le fauchage des passants sur la route du camion, mes collègues faire des massages cardiaques à des enfants. Mais lorsque je reçois l'alerte, je dois faire le lien radio entre les polices municipale et nationale. Il faut être capable de donner tous les détails. Cet individu, je l'ai vu trois secondes sur nos caméras couleur. C'était très furtif, mais j'ai vu clairement que c'était un homme seul au volant, ses cheveux bruns, sa tenue… J'ai tout de suite pensé à une attaque terroriste.
Étiez-vous préparée à une telle attaque?
J'avais dispensé à mes équipes des formations pour détecter les comportements suspects et savoir réagir en cas d'attaque terroriste. Heureusement! Le camion est repéré vingt secondes après son entrée sur la promenade par la police municipale. Il n'y a pas un moment où, à l'écran, mes agents vont le lâcher. Je suis sidérée par les accusations sur notre travail, sur le fait que nous ne l'ayons pas détecté en amont lors de ses repérages sur la promenade les jours précédents. Ce soir-là, le terroriste est neutralisé en une minute, contre deux heures au Bataclan – je suis désolée pour la comparaison malheureuse. Nos équipes ont été incroyablement réactives, pleines de sang-froid alors qu'elles ont vu et subi l'horreur. Il faudrait leur dire merci.
La sous-direction antiterroriste vous a demandé, le 20 juillet "l'effacement complet des enregistrements de vidéosurveillance" sur la promenade pour cette nuit du 14 juillet afin d'éviter les fuites. Ce à quoi s'oppose la Ville de Nice…
Le lendemain des attentats, le cabinet du ministre de l'Intérieur a envoyé un commissaire au CSU qui m'a mise en ligne avec la Place Beauvau. J'ai alors eu affaire à une personne pressée qui m'a demandé un compte rendu signalant les points de présence de la police municipale, les barrières, et de bien préciser que l'on voyait aussi la police nationale sur deux points dans le dispositif de sécurité. Je lui ai répondu que je n'écrirais que ce que j'avais vu. Or la police nationale était peut-être là, mais elle ne m'est pas apparue sur les vidéos. Cette personne m'a alors demandé d'envoyer par e-mail une version modifiable du rapport, pour "ne pas tout retaper". J'ai été harcelée pendant une heure, on m'a ordonné de taper des positions spécifiques de la police nationale que je n'ai pas vues à l'écran. À tel point que j'ai dû physiquement renvoyer du CSU l'émissaire du ministère! J'ai finalement envoyé par e-mail une version PDF non modifiable et une autre modifiable. Puis, quelques jours plus tard, la sous-direction antiterroriste m'a demandé d'effacer les bandes des six caméras que j'ai mentionnées dans mon rapport, celles qui ont filmé la tuerie. On nous a demandé, pour les besoins de l'enquête, d'extraire huit jours de bande sur 180 caméras. Et maintenant il faudrait en effacer certaines pour empêcher leur diffusion au public… Le CSU existe pourtant depuis six ans et il n'y a jamais eu la moindre fuite d'images de notre part.---- Et voila l’enquête dans l’enquête qui rebondit à Nice, après la violente polémique autour du récit de Sandra Bertin, chef du Service de surveillance vidéo du centre opérationnel de commandement (COC) de Nice, en poste le soir du terrible attentat. Un rebondissement dont le gouvernement se serait sans aucun doute volontiers passé.
L’enjeu est de taille. Puisque le Ministère de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve en tête, avait réagi avec vigueur, lorsque la policière municipale avait affirmé (en première exclusivité au « Journal du Dimanche ») qu’elle avait subies « des pressions directes » venues de représentants du Ministère pour que son rapport atteste bien de la présence de Policiers Nationaux , en des points de contrôles précis gérés par les fonctionnaires de l’Etat. Ce à quoi Sandra Bertin avait répondu n’avoir été en mesure de visualiser sur les vidéos surveillances ces effectifs en question. De fait, il apparait que les images des caméras, dès lors que l’arrivée du camion tueur est remarquée, ne se concentrent que sur le véhicule, lequel emprunte le trottoir pour contourner le dispositif policier. Impossible dans ces conditions de voir les équipages de la Police… lesquels sont positionnés en plein milieu de la route, et donc n’apparaissent pas dans le champ des caméras. Le rapport final de Sandra Bertin ne mentionnera donc pas ce qu’elle n’a pas vu… Et ce malgré les insistantes pressions qui semblent bien avoir été exercées par les interlocuteurs de la policière municipale. un commissaire de la la direction départementale de la Sécurité Publique des Alpes-maritimes, puis un commissaire de l’état-major de la direction centrale de la Sécurité Publique, (direction dépendant de la celle de la Police Nationale, laquelle dépend bien évidement du… Ministère de l’Intérieur. Il n’est rien d’anormal à ce que tel rapport remonte dans les meilleurs délais vers les plus hautes instances, mais c’est ce qui a été demandé précisément à Sandra Bertin qui pose un sérieux problème. Car il semble bien ressortir aujourd’hui de l’enquête que la jeune femme ait été lourdement incitée à faire état d’une vision des choses qui n’était pas la sienne. Plusieurs membres du centre opérationnel en ont attesté. L’un d’eux a entendu Sandra Bertin dire: » Je ne mettrai rien d’autre que ce que j’ai vu sur les écrans ». Un autre affirme je me trouvais là lorsque l’adjoint de Sandra Bertin est venue la trouver le 15 juillet lui disant qu’un commissaire de police, envoyé par le Ministère de l’Intérieur souhaitait la voir… Un autre dit avoir compris qu’il y avait divergence sur la manière de rédiger le rapport…
Autant d’accusations qui ont été pourtant vigoureusement démenties dans un premier temps par le Ministère de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve allant jusqu’à porter plainte… La policière municipale a répliqué en allant livrer son récit, produire les attestations des témoins, devant la Justice, et le Parquet de Nice – au vu des éléments – a estimé bon devoir ouvrir une enquête préliminaire pour « Abus d’autorité »
LA NOTE DE L’ IGPN CONTREDITE PAR LES FAITS
Mais voila que par delà les déclarations divergentes, deux rapports écrits s’opposent.. Car Sandra Bertin, fidèle à sa logique aucunement mentionné dans le sien une présence de policiers nationaux qu’elle dit ne pas avoir vu. Malgré cela, la note du 15 juillet de la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN) fait bien état d’un « équipage » présent, dont on n’aurait pu distinguer la réaction, en raison de l’angle de la caméra. Une caméra dont les images vidéos dit la note, ne montre que le camion « dont le chauffeur est contraint de se déporter sur le trottoir pour contourner les barrières bloquant la voie. Là est le »hic » qui contredit formellement le contenu de cette note:, puisque l’on sait avec certitude qu’à l’heure où Mohamed L. Bouhel arrive à hauteur de ce barrage – faisant de la promenade des Anglais une zone piétonnière – que ce sont des policiers municipaux qui sont positionnés! Ils ont relevé les fonctionnaires de la Police Nationale après 20h30. (Si des policiers nationaux sont là, c’est bien plus loin, à l’entrées de la zone dite « événementielle »).
Il y a donc un écrit officiel, qui a servi de base de communication aux représentants de la République, où de fait un point essentiel est formellement contredit par une réalité indéniable. La polémique n’est pas prêt de s’éteindre.http://www.frederichelbert.com/20160728/nice-recit-de-sandra-bertin-conforte-par-temoins-un-rapport-igpn-qui-colle-pas |
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