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 Arzamaz 16. La deuxième vie d'une cité atomique russe (article de 1997)

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geoff78

geoff78

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Arzamaz 16. La deuxième vie d'une cité atomique russe (article de 1997) Empty
MessageSujet: Arzamaz 16. La deuxième vie d'une cité atomique russe (article de 1997)   Arzamaz 16. La deuxième vie d'une cité atomique russe (article de 1997) I_icon_minitimeLun 3 Mai 2010 - 11:41

Liens intéressants sur le sujet :

http://www.dissident-media.org/infonucleaire/Nouv_zemble.html

http://www.solidariteetprogres.org/article156.html

http://www.stratisc.org/strat_055_TANENGBOK.html

http://atomicsarchives.chez.com/contrebande.html

http://www.lexpansion.com/economie/cite-atomique-russe-cherche-clients-occidentaux_7357.html


Arzamaz 16. La deuxième vie d'une cité atomique russe (article de 1997)


Chaque matin, peu avant 7 heures, le train n¡ 80, en provenance de la gare de Kazan, à Moscou, s'arrête longuement dans le petit village de Beretchino, à 450 kilomètres au sud-est de la capitale, après une dizaine d'heures de voyage. Les alentours sont couverts de forêts et Beretchino ressemble à tous les villages russes, avec ses vieilles maisons en bois et ses babouchkas aux fichus colorés. Pourtant, rares sont les voyageurs qui descendent ici. Car la véritable destination du train n¡ 80 est distante d'une dizaine de kilomètres. C'est une ville qui ne figure sur aucune carte, mais que tout le monde connaît en Russie. Elle s'est appelée successivement Sarov, Bureau de la Volga n¡ 112, Laboratoire n¡ 2, Arzamaz 75, Arzamaz 16, Moscou 300, Kremlov, avant de reprendre, il y a peu, son nom d'origine, dérivé du patronyme de Seraphim Sarovski, moine du xviiie siècle, l'un des saints les plus vénérés de Russie.

Ce n'est pourtant pas son caractère de lieu saint de l'église orthodoxe qui a valu à Sarov pendant des décennies le « privilège » d'être placée sous le contrôle direct du Kremlin, du NKVD, du MVD puis du KGB. C'est tout simplement qu'elle fut désignée par Staline et Beria, par un décret du 9 avril 1946, pour abriter les recherches du « laboratoire n¡ 2 pour la construction et la fabrication d'échantillons indispensables aux éléments réactifs », une périphrase bien alambiquée qui ne désignait rien d'autre que la bombe atomique soviétique. Sous le nom d'Arzamaz 16, Sarov accéda au statut de « ville fermée », comme une quarantaine d'autres disséminées dans tout le pays, notamment en Sibérie et dans l'Oural, et qui pendant cinquante ans ont constitué l'armature des industries de défense soviétiques. Mais c'est à Arzamaz que les plus brillants physiciens du pays se sont succédé pour concevoir, mettre au point et tester toute la gamme des bombes et des missiles nucléaires russes. En pleine forêt, le site, d'une superficie équivalant à celle du Liechtenstein, sévèrement gardé, abritait une multitude de laboratoires, d'ateliers pilotes, et avait autorité sur les centres d'essais dans l'atmosphère, dont celui de Semipalatinsk (aujourd'hui Semei), au Kazakhstan.

Le berceau du « propulseur à réaction Staline »

Les procédures de sécurité et de surveillance des chercheurs y étaient extrêmement sévères, sous l'influence d'abord de Beria (à qui Staline avait confié dès le début de la guerre la responsabilité du développement de l'arme atomique) puis des différents responsables du KGB. Des scientifiques de renom comme Igor Kourtchatov (dit « le Barbu », un protégé du grand physicien Abram Ioffe), Iouri Khariton (directeur scientifique d'Arzamaz pendant cinquante ans), Andreï Sakharov (père de la bombe à hydrogène soviétique), son adjoint Iouri Romanov (qui travaille encore à Sarov, comme directeur du département théorique) en furent les figures marquantes. C'est là que naquirent les bombes de la série RDS (pour reaktivny dvigatel Stalina, littéralement « propulseur à réaction Staline »). RDS 1 (que les Américains ont baptisée Joe 1) explose le 29 août 1949, donne naissance à RDS 4, dite Tatiana, la première bombe fabriquée en série, puis à RDS 6, la première bombe thermonucléaire soviétique, l'« enfant » de Sakharov, vingt fois plus puissante que RDS 1, et qui explose en 1953.

Mais le Kremlin demande toujours plus, ne lésinant pas sur les moyens, les récompenses financières, les décorations, les honneurs. Nikita Khrouchtchev, parvenu au pouvoir suprême en 1958, demande aux physiciens d'Arzamaz une bombe d'une puissance inégalée, 100 mégatonnes, l'équivalent de vingt fois le tonnage total des bombes déversées pendant la Seconde Guerre mondiale. Sakharov, effrayé par la puissance de l'engin, ne la teste qu'à 50 % de sa puissance, le 30 octobre 1961 à Novaya Zemlya, dans l'extrême nord du pays. Sanglée sous la carlingue d'un bombardier, elle est freinée dans sa descente par deux parachutes. Elle explose à 4 000 mètres d'altitude, provoquant une boule de feu de 20 kilomètres de diamètre visible à 1 000 kilomètres de distance et perturbant les communications radio jusqu'en Angleterre. Quelques mois plus tard, Russes et Américains se mettront d'accord sur l'arrêt des essais nucléaires dans l'atmosphère...

Telle fut la première vie d'Arzamaz. Une cage dorée pour les élites scientifiques du pays, qui avaient conscience d'effectuer une tâche d'une haute valeur patriotique. Un repaire si secret que la CIA ne parvint à le localiser qu'en 1966 et que ceux qui y travaillaient devaient accepter d'être coupés du monde, de leur famille et de leurs amis, sous la surveillance constante du KGB. Pendant de nombreuses années on ne pouvait leur écrire qu'à cette adresse : Moscou 300. Ces scientifiques ont parfaitement rempli la mission qui leur a été confiée : doter l'URSS d'un armement nucléaire moderne, efficace, compétitif avec celui des Etats-Unis, au prix d'un travail acharné. « Nous ne disposions pas des mêmes moyens techniques et informatiques que les Américains », se souvient Iouri Romanov, qui débarqua à Arzamaz le 17 mars 1950 avec Sakharov et le grand physicien Igor Tamm, « mais nous avons compensé cette infériorité par une concentration inégalée de matière grise. »

Depuis quelques années, le paysage a bien changé. La désintégration de l'URSS, le démantèlement d'une partie de la force de frappe russe et américaine, les difficultés financières de l'Etat russe sont autant de chocs pour les 20 000 personnes qui travaillent dans ce qui s'appelle aujourd'hui le Centre nucléaire fédéral russe (VNIIEF).

La défense représente encore l'essentiel des activités

La ville est toujours fermée. Son accès est strictement réglementé, gardé par l'armée, et seuls les visiteurs en possession d'autorisations dûment établies peuvent y pénétrer. Paradoxalement, ce qui était vécu hier comme une contrainte est aujourd'hui un gage de protection contre la criminalité qui règne en Russie, et les habitants de Sarov ne sont guère enthousiastes à la perspective de l'ouverture de leur ville, envisagée pour... 2010. Leurs véritables préoccupations sont ailleurs : comment continuer à vivre et travailler à Arzamaz alors que l'argent fédéral manque pour financer des travaux de recherche ambitieux, que les salaires sont payés avec beaucoup de retard, que l'avenir de l'arme nucléaire est incertain ? Toutes proportions gardées, ce sont les mêmes questions que l'on se pose au CEA, en France, et dans la région de Los Alamos (voir encadré), aux Etats-Unis.

A Sarov, l'homme chargé du problème est Rady Ilkaev, 59 ans, natif d'Irkoutsk, en Sibérie orientale, docteur en mathématiques, diplômé de l'université de Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg), spécialiste de la physique quantique et membre de l'Académie russe des sciences, section fusées et artillerie. Directeur scientifique du centre, l'homme est affable, souriant, mais ne dissimule pas la difficulté de sa tâche. « L'arme nucléaire continuera de jouer un rôle très important pour la défense de la Russie, ce qui nous conduit à maintenir ici une forte activité militaire, mais la réduction des armements et l'arrêt des essais nucléaires nous obligent évidemment à revoir le périmètre de nos activités », précise-t-il.

De fait, la défense représente encore l'essentiel des activités du VNIIEF. Il s'agit à la fois de veiller à la maintenance des armements nucléaires en stock, à leur fiabilité et à leur sécurité, et de poursuivre des recherches et des développements dans le nucléaire, mais aussi dans les armes conventionnelles. Le polygone d'essais de Novaya Zemlya continue d'être utilisé pour des recherches en matière d'explosion et pour le développement de ce que Rady Ilkaev appelle de nouvelles « têtes de combat ». De même, les applications de la technologie du laser à des fins militaires continuent de faire l'objet de recherches et d'expérimentations, tout comme les phénomènes électromagnétiques. Mais l'arrêt des essais nucléaires est un coup rude porté à l'ex-Arzamaz, dont c'était la responsabilité. « Les experts ne sont pas d'accord sur ce sujet, confesse le directeur du centre. Certains pensent qu'il est impossible de développer de nouvelles armes nucléaires dans ces conditions, d'autres affirment le contraire et croient qu'on peut créer de nouveaux armements malgré l'arrêt des essais. Notre potentiel de recherche est encore très important, la technologie du numérique ouvre des perspectives, mais nous ferons dans ce domaine ce que nous demandera le gouvernement. » A moyen terme, en tout cas, pas question d'abandonner le nucléaire militaire, en dépit des incertitudes qui pèsent sur ce type d'armemement. Rady Ilkaev a bien reçu une lettre d'un certain nombre de scientifiques américains demandant un arrêt des recherches nucléaires à des fins militaires dans le monde entier, mais il n'est pas convaincu de son bien-fondé. « C'est irréaliste, on ne peut pas empêcher les chercheurs de penser », commente sobrement Iouri Romanov...

Les contacts se multiplient avec les centres américains

Reste que l'objectif que se sont fixé les dirigeants du centre est le développement dans le domaine civil. Il représentera 50 % des activités en 2001, selon Valeri Zoria, directeur du marketing et des relations extérieures. Son adjointe Olga Vorontsova et lui ont multiplié les contacts avec l'industrie russe et des centres de recherche américains et européens. Mission ardue. Contrairement à d'autres entreprises du complexe militaro-industriel russe, les fabricants d'avions de combat ou d'armes conventionnelles, par exemple, le VNIIEF ne dispose pas de ressources financières propres puisqu'il ne peut évidemment rien vendre à l'exportation. Il dépend donc presque exclusivement de l'Etat pour son financement. Le fait que Boris Nemtsov, le premier vice-Premier ministre russe, ait été longtemps gouverneur de la région de Nijni Novgorod, dont dépend Sarov, et qu'il s'intéresse de très près à la situation du centre ne suffit pas à assurer à celui-ci les financements qui lui sont nécessaires.

Que peut donc offrir l'ex-Arzamaz à des partenaires civils russes ou étrangers ? D'abord une énorme concentration de matière grise, 9 800 chercheurs et scientifiques de haut niveau, diplômés des meilleurs instituts de Moscou, Saint-Pétersbourg, Toula ou Kazan, dont la moyenne d'âge est de 48 ans. On les croise partout, en ville, dans les laboratoires, dans les centres d'essais, qui expliquent sans relâche à leurs visiteurs, expériences à l'appui, le haut niveau de compétences que, grâce au militaire, ils ont acquis dans un certain nombre de disciplines, essentiellement dans les technologies liées au laser, l'utilisation de l'explosion à des fins industrielles, pour le soudage des métaux ou l'estampage de pièces. Grâce au laser, le VNIIEF a ainsi mis au point un cristallin artificiel dans un nouveau matériau, le logosaphir, d'une durée de vie éternelle et qui présente une très haute compatibilité avec les tissus de l'oeil, selon Viktor Baranov, l'un des responsables du programme. Ce cristallin est couramment utilisé par le célèbre chirurgien russe Fiodorov.

Le centre développe aussi des programmes de recherche sophistiqués en physique fondamentale et réalise des expériences poussées en matière de déformation des masses. Il travaille également sur des sujets comme la génération de courant électrique de très haute densité, la création de champs magnétiques superintenses, domaines dans lesquels il a mis au point des équipements dont les performances, affirme Valeri Zoria, sont exceptionnelles. A l'évidence, dans beaucoup de ces domaines, le « mur de Chine » entre le civil et le militaire est bien fragile. Néanmoins, quelques résultats concrets apparaissent. Gazprom, le géant russe du gaz, est devenu le plus important client civil du centre pour la surveillance des gazoducs, la simulation de pannes et l'étude de la déformation des conduites, un programme auquel participe la firme française Syseca et qui devrait procurer au VNIIEF un chiffre d'affaires de l'ordre de 150 millions de francs.

Les liens se nouent avec Thomson et le CEA

Les laboratoires américains de Los Alamos et de Sandia (ennemis acharnés d'Arzamaz au temps de la guerre froide) se sont associés aux recherches sur les champs magnétiques. De nombreuses délégations de scientifiques américains se sont rendues sur place. Des liens avec Thomson ont été établis. Le 19 mai dernier, les dirigeants du centre ont rencontré à Moscou une délégation de la direction des applications militaires du CEA pour évoquer des sujets de recherche communs. Des progrès encourageants, mais encore trop lents aux yeux de Rady Ilkaev. « Nous devons nous améliorer en matière de confiance mutuelle, nous et nos partenaires étrangers », dit-il, évoquant les remous provoqués aux Etats-Unis par la vente d'un ordinateur américain à Tcheliabinsk 70, autre ville fermée, soeur jumelle d'Arzamaz, à laquelle elle servait de back-up au cas où Arzamaz aurait été bombardée. Il envisage l'avenir avec un mélange d'inquiétude et de sérénité. « L'expérience que nous tentons est unique. Un centre comme le nôtre ne peut pas se lancer du jour au lendemain dans des programmes civils d'une ampleur équivalant aux programmes militaires. La vie nous montrera comment nous parviendrons à nous sortir de cette situation », dit-il dans un sourire.

L'autre grand défi est celui de l'ouverture de la ville, qui est envisagée pour 2010. Les habitants n'en veulent pas. Ils ont peur de la criminalité. Les dirigeants du centre eux-mêmes craignent les infiltrations qui pourraient être tentées par certains pays du Moyen-Orient. Les frontières sud de la Russie sont perméables. L'Afghanistan, le Pakistan, l'Iran, l'Irak sont bien proches d'anciennes Républiques comme le Turkménistan, le Tadjikistan, la Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, une ceinture jugée peu fiable par les autorités russes.

Pas d'ouverture du site sans investissement dans la sécurité

Le risque de vol d'informations et de matériels est bien réel. Le modèle que le patron du VNIIEF cite en exemple, c'est celui de Los Alamos, une ville d'accès totalement libre mais où les laboratoires et les centres d'essais sont soigneusement protégés. Réaliser la même chose à Sarov nécessiterait de lourds investissements, auxquels le centre n'a absolument pas les moyens aujourd'hui de consentir. « Nous ferons un rapport complet à Boris Eltsine et c'est lui qui décidera s'il veut ou non préserver le statut de notre ville », conclut Rady Ilkaev.

A quoi pensent-ils, cette jeune fille s'époumonant dans une cabine téléphonique qui a perdu ses vitres depuis longtemps, sur Prospekt Mouzrovkova, l'artère commerçante de Sarov, ou ce vieil homme au chapeau de paille, la poitrine ornée d'une barrette de médailles, ou la babouchka au foulard rose qui vend des légumes devant le supermarché ?

Probablement à un autre type de sécurité, celle des installations au milieu desquelles ils vivent tous. Quelques jours avant notre visite, un accident mortel s'est produit. Un jeune ingénieur a commis une grossière erreur de manipulation sur le site n¡ 8, un réacteur d'essai à neutrons rapides, à 7 kilomètres du centre-ville. La presse russe en a fait ses choux gras. Devant nous, Rady Ilkaev a repris dans le détail les circonstances de l'accident, insistant sur le fait qu'aucune radiation n'avait été émise à l'extérieur de l'installation concernée. Et il a pris des mesures. Tous les responsables de l'administration, tous les directeurs de division ont été privés de vacances et priés de ne se consacrer, pendant deux mois, qu'aux questions de sécurité.

La jeune fille quitte enfin son téléphone et part bras dessus, bras dessous avec une copine, riant aux éclats, vers une barre d'immeubles, de l'autre côté de l'avenue...

La ville de la première bombe soviétique

- En 1946, Staline fait de Sarov le berceau atomique de l'URSS. Il confie à un jeune physicien, Igor Kourtchatov, dit « le Barbu » le soin de dévelop-per la première bombe atomique soviétique.

La Bombe la plus puissante jamais construite

- En 1961, la bombe la plus puissante du monde explose en URSS. Une boule de feu visible à 1 000 kilomètres perturbe les communications radio jusqu'en Angleterre.

De la foi à la bombe

Forteresse tatare puis mongole à l'origine, Sarov fut détruite à la fin du xiiie siècle, et un monastère y fut fondé en 1706, qui accueillit Seraphim Sarovski

en 1758. Il lui donna son nom. Au début du xxe siècle, Sarov comptait un monastère, une cathédrale et huit églises. En 1925, le monastère est fermé. La ville se mue en camp de prisonniers politiques, puis en orphelinat-usine, spécialisé dans la fabrication de patins à glace. En 1939, elle devient l'unité 550 de fabrication de munitions destinées aux fameuses « katiouchas », les orgues de Staline. Au début des années 50, la plupart des édifices religieux sont détruits. Rayée des cartes officielles de l'URSS en 1945, Sarov se réveille le 9 avril 1946 sous le nom d'Arzamaz 75, puis d'Arzamaz 16. Kourtchatov, Khariton et Sakharov y conçoivent l'arme nucléaire soviétique. Ils feront exploser la première bombe de l'histoire russe le 29 août 1949 au Kazakhstan, presque quatre ans après l'explosion de la première bombe américaine, le 16 juillet 1945.

la fine fleur des physiciens russes

- Youri Khariton (ci-dessus), l'un des plus prestigieux physiciens russes, s'entoura d'une équipe de brillants collègues des meilleures universités du pays. Il travailla dès 1950 avec Andrei Sakharov (ci-dessous), le père de la bombe thermo- nucléaire soviétique.

Sur La voie de la reconversion

- Le Centre nucléaire fédéral russe, dirigé par Rady Ilkaev exploite son savoir-faire à des fins civiles : énergie, sécurité nucléaire, mèdecine, physique fondamentale.

Tout en s'efforçant de s'ouvrir à la coopération internationale.

Los Alamos-Arzamaz : les ennemis d'hier se retrouvent

Les deux sites qui ont donné naissance à l'arme atomique aux Etats-Unis et en ex-URSS se ressemblent de façon confondante. Los Alamos, dans le Nouveau-Mexique, au nord de la ville de Santa Fe, et Sarov, au sud-est de Moscou, présentent des caractéristiques similaires : loin de tout, au milieu de forêts épaisses, isolées donc faciles à surveiller. C'est en novembre 1942 que Robert Oppenheimer, un physicien sorti de Harvard, âgé d'à peine 38 ans, s'installe dans ce qui n'est alors qu'une minuscule bourgade. Avec son équipe, il lui faudra moins de trois ans pour aboutir. Pendant quelques années, Los Alamos sera aussi une ville fermée, desservie par une route unique où tous les véhicules sont contrôlés par la police militaire. Conçue pour demeurer hermétique aux tentatives d'espionnage, elle ne le fut pourtant pas, puisque, dès la création du site ou presque, les services secrets soviétiques purent y avoir accès à des informations suffisamment sensibles pour leur permettre d'accélérer leur propre programme de recherche (1). Ironie de l'histoire : les scientifiques des deux villes, après avoir été les ennemis les plus farouches de la terre au temps de la guerre froide, travaillent aujourd'hui ensemble sur des programmes de recherche en matière de physique fondamentale. C'est même avec les laboratoires de la ville américaine que les projets de conversion de l'ex-Arzamaz semblent avancer le plus vite.

(1) Sur ce sujet, lire l'intéressant ouvrage de Vladimir Tchikov et Gary Kern, « Comment Staline a volé la bombe atomique aux Américains », Robert Laffont, 1996.

los alamos

En 1945. Le laboratoire nucléaire américain sert aujourd'hui de modèle à Arzamaz 16.


Source : http://www.lexpansion.com/economie/arzamaz-16-la-deuxieme-vie-d-une-cite-atomique-russe_8094.html
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Arzamaz 16. La deuxième vie d'une cité atomique russe (article de 1997)

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