a2zeiss Administrateur
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| Sujet: Pierre Hillard et Julien Teil interdits de conférence (audio) Jeu 11 Fév 2010 - 17:45 | |
| C’est par une mode nouvelle, mais déjà largement rependue, que toutes sortes d’individus, ou groupe d’individus, prétendument antifascistes voudraient disqualifier les auteurs des analyses les plus percutantes sur le mondialisme en les accusant d’être liés à des groupuscules d’extrême droite*. Pierre Hillard et Julien Teil en ont fait les frais à la fin du mois dernier en se voyant interdire une conférence à Toulouse. Les deux auteurs nous ont fait parvenir le texte que nous publions sur cette page.
Frédéric Courvoisier, Mecanopolis
Quel est l’idéal de la chapelle ?
La chapelle est un lieu autogéré et indépendant de Toulouse. Ce dernier accueille régulièrement des évènements culturels, artistiques et associatifs. Depuis Septembre 2009, une conférence de Pierre Hillard et Julien Teil était prévue fin Janvier dans ce lieu. Mais il faut croire que la liberté d’expression, principe que l’association prétend défendre, admet des limites subjectives que l’association s’est donné le droit de définir. Ce texte a pour but d’exposer les faits aux yeux de tous, et d’informer les personnes qui souhaitaient venir des raisons de l’annulation de cette soirée.
Le nationalisme, un éternel instrument.
L’atelier idéal m’a fait savoir quelques jours avant la date prévue, qu’ils ne souhaitaient plus organiser la soirée en date du 30 Janvier. Ils m’ont précisément indiqué les raisons qui les ont poussé à prendre cette décision, et j’en prends note. Je reconnais que je n’ai peut être pas été assez prudent dans mon entreprise, et qu’il aurait été plus bénéfique d’anticiper la réaction des mouvements antifascistes d’extrême gauche. Je regrette leur réaction, qui est sans doute animée de bonnes intentions, mais dont l’analyse révèle une profonde méconnaissance de Pierre Hillard. Le plus décourageant dans ce genre de situation symptomatique est d’avoir à se justifier, à « montrer patte blanche ». C’est malheureusement le cas pour beaucoup de personnes dont Dieudonné, Thierry Meyssan ou encore Jean Bricmont, et même Ronny Brauman. Je ne pensais pas que Pierre Hillard faisait partie de cette liste..
Pourtant, cette association m’a fait savoir que ce dernier était trop « connoté », et il est évident que cette connotation était celle de l’extrême droite. Pourtant, rien dans les propos de Mr Hillard n’indique que ce dernier serait d’extrême droite sinon l’interprétation d’une phrase qu’ils auraient relevée dans une de ses conférences, et qui pose problème:
Je reconnais que la formule « je suis catholique et nationaliste » peut poser des questions, mais je pense que ces réponses appartiennent à l’intéressé, en l’occurrence à Pierre Hillard qui a répondu de nombreuses fois quant aux amalgames dont il était la victime. Je lui ai moi-même posé la question, à laquelle il a répondu « Je rejette catégoriquement les idées de racisme et d’antisémitisme. Comme on dit, ce n’est pas ma tasse de thé. » Par ailleurs, cette assertion à propos de Pierre Hillard est peu glorieuse: l’origine en étant Nicolas Dupont Aignan, qui n’ayant pas trouvé mieux pour répondre à une question d’un journaliste quant à sa présence au sein de la fondation franco américaine, accusa l’auteur de l’information (Hillard) d’être un « extrémiste de droite ». Mais le problème serait selon eux que Pierre soit nationaliste et que la chapelle, qui ne l’était pas il y a quelques jours, est désormais anti-nationaliste. J’ai le sentiment qu’ils utilisent des mots dont ils ne maîtrisent pas réellement le sens, et qu’il s’agit surtout de se protéger d’une manière malhabile. Je regrette cette fâcheuse tendance avec laquelle ils remanient leurs propos suite à une rumeur. Mais je les prends au mot, en leur proposant d’ajouter à leur charte qu’ils sont antinationalistes. (Puisque c’est ainsi qu’ils se définissent) .Il serait peut-être bon de leur rappeler que le nationalisme était l’apanage de la gauche au XIXè siècle pour ensuite passer à droite suite à l’affaire Dreyfus. Le contraire du nationalisme, est l’internationalisme que l’on trouve dans certains milieux altermondialistes mais aussi chez les libéraux à la sauce Rockefeller. David Rockefeller à publié ses Mémoires (Editions de Fallois). Au chapitre 27, il n’a pas hésité à mettre comme titre « Internationaliste et fier de l’être ».
A l’inverse, pour le GMF (German Marshall Fund, une officine des services secrets américains travaillant en liaison avec des sociétés puissantes et des banques), et qui utilise un langage très aiguisé, les mouvements contestataires de la mondialisation en France (ATTAC, AITEC, etc.) sont nationalistes. Cela pose évidemment un problème au GMF qui lui, fait la promotion de la mondialisation, mais ce dernier sait parfaitement comment en tirer profit. Il faut donc croire, d’après les propos du GMF, que ces associations pourraient être attaqué sur ce plan. Pourtant, ces organisations avaient elles-mêmes participé à cette veille de l’opinion anti-mondialisation en France, de par leur présence au débat financé par le GMF et organisé par l’IFRI. Je pense que ces organisations contestataires ne sont pas dupes, et que leur présence au sein d’un tel évènement ne constitue pas une marque de soutien aux services secrets américains. De la même manière, ce n’est pas parce que ces organisations peuvent, au regard de certains critères, être qualifiées de nationalistes, qu’elles sont pour autant d’extrême droite. Mais, contester la privatisation et exiger la nationalisation des services et des biens publics, ce que prônent évidemment beaucoup d’organisations altermondialistes, est une revendication qui peut être qualifiée de nationaliste.
Seulement, certaines organisations contestataires d’extrême gauche n’ont plus le courage (car c’était le cas à une époque), de parler de nationalisme et de souveraineté. Ils font de ces thèmes les instruments de l’extrême droite, et jouent ainsi le jeu de l’oligarchie qui consiste à entretenir de sempiternels combats au sein du peuple. De ce fait, le mot « nationalisme » est devenu synonyme d’extrême droite alors qu’il était auparavant l’adage de nombreux mouvements contestataires.
Il est évident que le nationalisme est aujourd’hui détourné par l’extrême droite, et que certaines de leurs idées n’ont donc rien à voir avec le nationalisme mais plutôt avec le fascisme (et vous remarquerez que c’est le cas de tous les partis). Il est aussi évident, qu’une fois ce thème entre les mains des idées les plus perverses, il est instantanément écarté de tout débat. Les oligarques peuvent ainsi plus facilement imposer les dérives dont nous sommes témoins, le tout au nom d’un marché mondialisé aux conséquences abominables. Nous ne sommes donc pas d’avis que ces combats du peuple contre le peuple sont légitimes, ni qu’ils méritent de l’attention. Par contre, nous sommes convaincus que nous serons tous amenés à vivre tous ensemble. De ce fait, la dénonciation d’un système oppressant et, usant continuellement de procédés peu scrupuleux pour nous amener à nous entre-tuer, est nécessaire. C’est à ce travail que Pierre Hillard et moi-même prétendons.
Entretien avec Julien Teil
Liberté d’expression et amalgames
Être nationaliste ne signifie donc pas être d’extrême droite, et cet amalgame est le responsable de nombreux malentendus. Ceux-ci servent assurément des intérêts, tout comme ceux qui sont proférés sur l’antisémitisme et la critique de la politique coloniale d’Israël. Pourtant, la liberté de pensée et d’expression, est un de nos droits fondamentaux, et n’est pas nécessairement un prétexte pour soutenir X ou Y. Je suis sincèrement déçu d’avoir à dire cela à l’association l’atelier idéal, car il me semble qu’en lisant leur charte on comprend que cette liberté est un de leurs combats. Je constate que cela est parfaitement faux et qu’ils utilisent exactement les mêmes techniques que leurs bourreaux (c’est à dire la pratique de l’amalgame) pour parvenir à combattre un soi-disant ennemi (le nationalisme, sous entendu et par amalgame l’extrême droite) dont ils ne connaissent même pas la réalité. Et il est d’ailleurs surprenant qu’ils ignorent, compte tenu de leur charte, que la censure est incompatible avec la liberté d’expression. La censure existe pour maintenir le pouvoir de ceux qui le détiennent. Il est donc étonnant que l’atelier idéal la pratique, même s’ils prétendent le faire au nom d’un combat contre une idéologie. Et nous avons bien compris leur jeu qui consiste à dire qu’ils ne censurent pas mais qu’ils proposent à Pierre Hillard de venir possiblement s’exprimer dans le cadre d’un débat. Il est, là encore étrange que celui-ci ne puisse pas s’exprimer sans un cadre, ou quelqu’un pour déterminer la vérité scientifique ou historique de ses propos. S’embourber dans une telle dialectique pour justifier leur décision tout en maintenant l’idée qu’ils sont profondément démocrates est ridicule.
Je suis moi même opposé à l’extrême droite en tant que parti (comme le FN ou le MNR) et en tant que volonté politique. Par contre, je ne suis pas d’avis que ces gens n’ont pas le droit de citer, précisément pour le principe que la charte de l’atelier idéal prétend défendre. Je ne suis pas non plus convaincu que la malhonnêteté intellectuelle et le préjugé nous conduisent à vivre en harmonie dans nos sociétés. Et, je ne crois pas que laisser les thèmes de la souveraineté et du nationalisme entre les mains de l’extrême droite soit efficace mais plutôt malhonnête.
A contrario, exiger tous ensemble de nos élus qu’ils prennent leurs responsabilités en prétextant au respect de nos constitutions, est un acte profondément démocrate et nationaliste. Cela signifie t-il pour autant qu’inviter à cette pratique servirait incontestablement l’extrême droite ? Évidemment que non..
La nation et l’État sont censés représenter le peuple et nos élus doivent, conformément à nos constitutions, nous servir et non nous asservir. Incorporer le nationalisme et la souveraineté dans nos problématiques ne signifie définitivement pas être d’extrême droite mais penser avant tout au bien commun qui lui, n’a pas de couleur. Exiger des entreprises qu’elles ne puissent plus intervenir dans des processus de décisions politiques c’est exiger un État souverain. Et rappelons, que ces entreprises sont en général les mêmes que celles qui administrent les pays en voie de développement, entretenant inévitablement la hiérarchie raciale de nos sociétés. Prôner des États souverains, c’est donc exiger le respect du droit international et combattre l’impérialisme sous toutes ses formes. De nos jours c’est donc nécessairement combattre le nouvel ordre mondial ou plutôt l’hégémonie de l’ordre anglo-américain sur le monde.
Dominique Guillet, président de l’association kokopelli, combat lui aussi ce nouvel ordre mondial, sur un tout autre plan certes, puisqu’il s’agit de la défense de la biodiversité. Mais il n’a plus peur des rumeurs sur son compte même lorsque celles-ci proviennent du milieu associatif, qui à court d’arguments l’accuse de jouer le jeu des industries pétrolières. Le plus édifiant dans cette histoire étant que ces mêmes associations soient financé par des industries nucléaires. Dans ce cas précis, ces associations, pourtant largement reconnues par l’opinion publique et les mouvements contestataires, estiment que Dominique Guillet est un suppôt des intérêts pétroliers. Alors qu’en réalité, ces « intérêts pétroliers » organisent en parallèle la privatisation du vivant par l’intermédiaire de l’uniformisation des semences, et au travers des sessions de l’OMS et du codex alimentarius. Et bien que Dominique Guillet soit le seul français à vendre des graines traditionnelles et qui sortent du circuit génocidaire des semences brevetées, il est présenté par ces associations comme une personne malhonnête et infréquentable. Pourtant ces mêmes associations, ne semblent pas avoir de leçon à donner, puisqu’elles participent parfois directement à la privatisation du vivant, en faisant la promotion des OGM ou en participant à la distribution incontrôlée et illégale d’OGM dans les pays en voie de développement, le tout au nom de la lutte contre la faim, ou de la lutte pour une énergie propre (le bioéthanol, voir ce qu’en pense Jean Ziegler). Cet exemple est lui aussi représentatif d’une réalité que nous souhaitions exposer notamment à travers les travaux de Julien Teil sur le rôle parfois ambiguë des ONG.
Gouverner ou détenir le pouvoir de pointer du doigt
A défaut de prétendre combattre ce nouvel ordre mondial, et au risque d’être les victimes de ce type d’assertions, nous proposons des analyses pertinentes et rigoureuses sur le sujet. Il ne s’agit pas de proposer des solutions, ni de s’engager dans une voie idéologique. Nous considérons que ces solutions appartiennent à tous, et que l’information permet à chacun de connaître ses ennemis. Et de ce point de vue, chacun a le droit de disposer de ces informations: qu’il soit musulman ou nationaliste (et parfois les deux à la fois). Car dans notre vision de la société, ces gens seront amenés à vivre ensemble. Malheureusement ce qui se passe aujourd’hui est représentatif d’une réalité inquiétante: la privation de l’accès à l’information au nom du politiquement correct. C’est ce concept intellectuellement creux mais érigé en tant que morale, dont l’atelier idéal fait la promotion.
Je trouve en outre malhonnête leur assertion selon laquelle j’aurai par ailleurs « omis » de préciser que Pierre Hillard était connoté. Ils ont accepté d’organiser l’évènement depuis fin Septembre, et ils disposent des noms des conférenciers ainsi que de liens vers leurs travaux depuis cette époque. Pourquoi attendre une intervention d’une personne extérieure et membre d’une organisation antifasciste pour se renseigner sur le personnage ? Je n’ai en effet pas propagé la rumeur nauséabonde sur le compte de Pierre Hillard.
Je n’ai, a aucun moment, voulu porter préjudice ni à l’atelier idéal ni à son image, et je ne pensais pas que cela pourrait prendre une telle mesure. Mais je déplore leur argument selon lequel j’aurai été incorrect en ne précisant pas la rumeur nauséabonde. Je ne m’excuserai pas de ne pas avoir jouer ce jeu. C’est précisément ce type de rumeurs qui a coûté, à une certaine librairie parisienne, un véritable saccage avec blessés: avoir accueilli le plus grand « antisémite » de tous les temps: Dieudonné. Et, c’est aussi cet exemple qui m’a poussé à ne pas maintenir cette soirée. Un tel contexte n’est pas du tout en accord avec mes convictions, et je rejette catégoriquement ces violences puériles et infondées. Leur première proposition alternative qui consistait donc à me proposer, dans l’hypothèse du maintien de la soirée, d’engager un service d’ordre, est totalement en dehors de mes idéaux, sans doute utopistes, et me rappellent inévitablement l’omniprésence du « tout sécuritaire ».
Alors peut être n’avons-nous pas suffisamment tenu compte des idéaux de l’association qui accueille: l’atelier idéal. Mais dans ce cas il faudrait nous préciser ce qui est en contradiction avec leurs idéaux. Car j’ai beau lire et relire leur charte, je trouve plutôt que c’est leur argumentaire qui est profondément en contradiction avec les idéaux qu’ils revendiquent.
Et surtout, il aurait été plus judicieux de le faire savoir auparavant, et non maintenant en laissant entendre que je n’aurais pas précisé une chose fondamentale sur les idées véhiculées par un des conférenciers, ce qui de plus est parfaitement faux. Il était par contre possible de poser la question à Pierre Hillard, ce qu’ils ont manifestement refusé de faire en ne prenant pas soin de lui demander son avis. Et la cerise sur le gâteau est de prétendre qu’ils n’ont « pas pu connaître ou comprendre son point de vue », et que dans le doute ils préféreraient annuler. Alors qu’en réalité il s’agit bien entendu d’autre chose puisque rien, jusqu’à la dernière seconde ne les a empêché de joindre Pierre Hillard et de lui demander son avis.
Nous regrettons que l’ingérence d’une personne, de plus politisée, ait été le vecteur de ces malentendus, mais nous ne la tenons pas pour responsable. Les mots épouvantails sont très utiles aux élites qui jouent ouvertement sur tous les tableaux. Ainsi Al Qaeda serait une nébuleuse terroriste responsable de tous les maux de l’humanité pour les personnes de droite. L’extrême droite est elle aussi instrumentalisée afin de contrôler les pulsions des mouvements d’extrême gauche. Ce procédé certes habile a le mérite de détourner l’attention du peuple de son véritable bourreau: l’élite autocratique, celle qui gouverne sans les peuples. Il est clair qu’ici, à Toulouse, l’extrême droite radicale groupusculaire est visiblement présente et particulièrement violente. De ce point de vue, nous ne pouvons pas dire des mouvements antifascistes qu’ils n’ont pas raison d’être. Mais il est incontestable que cette soirée n’a aucun lien et n’a rien à voir avec ce genre de choses, et que cette pratique de l’amalgame ne fera que renforcer le pouvoir des mêmes oligarques: museler un peu plus l’opinion, tout en jouant le jeu de l’extrême droite.
Cependant, nous ne remettons aucunement la responsabilité de ce malentendu sur le dos de ces associations, mais plutôt sur celui de certains grands théoriciens de l’anticapitalisme qui véhiculent sans arrêt ces amalgames, allant même jusqu’à publier des numéros de leurs revues entièrement consacrés au sujet. Ce constat est alarmant du point de vue du déclin certain de la démocratie et de la liberté d’expression. Mais c’est aussi l’aveu d’une société dont la qualité intellectuelle est en perdition et dont les mouvements contestataires sont parfois les rouages des manipulations les plus malsaines. Il serait donc intéressant que l’atelier idéal expose quelle liberté d’expression ils défendent car nous avons peur qu’il s’agisse tout simplement de sa mutation la plus perverse: celle qui consiste à jouer le jeu de l’oligarchie.
Ils sont finalement dans la même dialectique que ceux auxquels ils prétendent s’opposer: gouverner les gens, la population, imposer leurs règles de vie aux autres, en décorant le tout d’un discours qui promet de satisfaire tous les espoirs. Alors qu’en réalité il s’agit toujours de la même chose: prendre le pouvoir et, surtout, ne pas le laisser aux autres (qui sont définis comme inaptes, ou incompétents). Et quand ils ne l’ont pas, ils préfèrent se soumettre jusqu’aux idées des chefs, espoir et peur : en faire partie ou en être exclu. Oui, mais de quoi ? -Nous leurs posons la question -
Julien Teil et Pierre Hillard |
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