Le Peuple chinois dit NON au riz OGMArticle écrit par Pan Wenjing – responsable de la campagne Alimentation et Agriculture à Greenpeace Chine
« Nous ne voulons pas du riz OGM ! » est le message qu’on a pu entendre haut et fort à travers la Chine. Ici, dans les bureaux de Greenpeace à Pékin, nous recevons de plus en plus d’appels et de courriels de la part de parents, de ménagères, de collégiens, de marchands de semences et même d’agriculteurs, qui nous posent tous la même question : comment puis-je faire pour éviter le riz génétiquement modifié ? Nous percevons de plus en plus nettement l’anxiété et la colère qu’éprouvent les consommateurs vis-à-vis les aliments transgéniques. D’après un sondage que nous avons commandé récemment, 69 % des consommateurs de la Chine continentale et 79 % de ceux de Hong-Kong ne veulent pas du riz OGM.
Pour le peuple chinois, le riz constitue la plus importante denrée de base. La riziculture existe en Chine depuis 7 000 ans, et des milliers de variétés y ont été produites, aussi peut-on dire que cette céréale a joué un rôle important dans la culture, les traditions, l’histoire et la vie sociale de ce pays. Les bébés chinois sont nourris avec de la bouillie de riz, et celui-ci représente une partie incontournable de presque tous nos plats. Malheureusement, notre riz quotidien est maintenant menacé parce que le riz OGM est sur le point d’être commercialisé, en dépit de l’opposition du public.
En rejetant d’une manière aussi nette le riz OGM, les consommateurs envoient un message extrêmement clair, puisque le riz revêt une importance considérable dans leur vie de tous les jours. Greenpeace a commandé en 2010 un sondage portant sur la consommation de cette céréale dans plusieurs villes et régions de la Chine. Les résultats pour Pékin, Shanghai et Canton indiquent que 69 % des consommateurs choisiraient du riz non OGM, et 77 % préféreraient des aliments pour bébé sans riz OGM. À Hong-Kong, 79 % des répondants ont dit « NON » au riz OGM. L’opposition à ce riz génétiquement modifié se répand aussi dans d’autres parties de la Chine : une enquête de suivi a nettement démontré qu’à Wuhan et à Changsha, en Chine centrale, 65 % des consommateurs accorderaient leur préférence au riz non OGM, et 83 % choisiraient de la nourriture pour bébé exempte de riz OGM.
Jusqu’ici, les objections formulées par les semenciers et les agriculteurs à l’endroit du riz OGM n’ont été ni écoutées ni respectées. Tout le processus qui pourrait bientôt conduire à la mise en marché du riz OGM en Chine s’est déroulé à huis clos. Le peuple chinois n’a même pas été informé qu’on avait accordé deux certificats de biosécurité à deux lignées de riz OGM, une étape préalable à la commercialisation.
Étant donné que mon travail à Greenpeace vise à promouvoir un monde sans OGM, je ne voudrais pas devoir prochainement répondre à des appels de gens devenus mécontents et inquiets parce qu’on leur refuse la possibilité d’éviter les aliments génétiquement modifiés.
C’est pourquoi je presse le gouvernement d’écouter attentivement les voix de ces mères et de ces cultivateurs. Je presse le gouvernement pour qu’il cesse d’ignorer la voix du peuple. Le riz OGM devrait être arrêté immédiatement. Le gouvernement a besoin de prendre au sérieux la menace que les cultures OGM posent à l’environnement, à la santé et à la sécurité alimentaire, et cesser cette expérience avec la nourriture de son peuple.