Voici un extrait du livre de Bernard Bourdeix LE GRAND LIVRE DES CONSPIRATIONS sortie en 2009 aux édtions Fetjaime.
Lorsque le sage montre la Lune, l’idiot regarde le doigt.
Proverbe chinois.
Dans une série de trois documentaires intitulés The Power of Nightmares. The Rise of The Politics of Fear, Adam Curtis, documentariste reconnu, s’applique à démontrer les mécanismes de fabrication de la psychose antiterroriste par les gouvernements anglo-saxons. Il voit dans cette menace globale un fantasme amplifié et manipulé par les politiques : « C’est un sombre mirage qui s’est diffusé sans être débattu auprès des gouvernements du monde entier, mais aussi des services de sécurité et des médias internationaux. » Ses films montrent qu’aucune preuve tangible n’est jamais venue accréditer l’existence d’un réseau terroriste islamiste unifié, tel que stigmatisé par Washington. Les bases secrètes d’Oussama n’ont pas plus de réalité que les armes de destruction massive de Saddam. Le vocable Al-Qaïda n’est qu’un artifice de communication, une manœuvre des néo-conservateurs pour créer de toutes pièces un nouvel « empire du mal » à la place de l’Union soviétique.
D’autres observateurs persistent à dire qu’Al-Qaïda n’existe pas ; qu’elle a cessé d’être opérationnelle dès le 12 septembre 2001, pour devenir une idéologie, une référence symbolique dans la structure se rapproche d’un concept, d’un rhizome.
Richard Labévière, ancien journaliste à RFI, spécialiste du Moyen-Orient, analyse aujourd’hui le mouvement comme un « label », une « idéologie ». Les foyers de guerre sainte qui ont essaimé ne sont que des groupes locaux, bien qu’ils puissent commettre – on l’a vu à Madrid, à Londres – des actions meurtrières.
D’autre font remarquer que dans le monde arabo-musulman, comme ailleurs, Al-Qaïda n’est jamais soutenue officiellement. La plupart des États affirment ne pas observer des signes attestant l’existence d’Al-Qaïda sur leur sol, au point qu’ils ne se sentent pas concernés par la menace terroriste. Le criminologue Alain Bauer constate, non sans ironie, qu’un des traits caractéristiques prouvant l’étendue de notre ignorance sur Al-Qaïda, c’est qu’il est impossible de trouver deux spécialistes s’accordant un tant soit peu sur les caractéristiques de cette nébuleuse.
Peter Scholl Latour, un expert allemand du Proche-Orient, revient sur le 11 septembre : « Ce qui s’est passé aux États-Unis a mûri durant des années. Il y a eu un entraînement très long. On ne peut pas faire ça d’un téléphone portable depuis l’Afghanistan. Sans oublier que les services secrets américains sont à l’écoute de toutes les conversations. » Alors, qui ? Pour lui, une équipe de professionnels en « barbouzerie », et des kamikazes arabes jouant le rôle de figurants pour faire illusion.
Leonid Cherbarchine, ancien numéro deux du KGB, affirme que le terrorisme international n’a aucune réalité. Il soupçonne Oussama ben Laden d’être un agent de la CIA, et rejoint ceux qui considèrent qu’il a été un activiste pro-américain en Asie centrale, entraîné et financé par la CIA. De son côté, l’ancien président du comité aux affaire étrangères du Conseil fédéral de la fédération de Russie, vice-président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Mikahail Margelov – un proche de Poutine – partage cette analyse.
Rick Rozoff, journaliste résidant à Chicago, confirme : « Ben Laden est un agent opérationnel de la CIA et de l’ISI pakistanais. Ces organisations le soutiennent et soutiennent également Al-Qaïda. »
Recherché par les meilleures armées et les meilleurs services secrets du monde, jamais trahi malgré la prime de vingt-cinq millions de dollars accrochée à ses basques pour sa capture, ben Laden court toujours. Lui et son copain le mollah Omar jouent les moutards attardés, soulevant la poussière des pistes pakistano-afghanes avec leur mobylette.