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| Sujet: les robots vont nous envahir? pourquoi l'avenir n'a pas besoin de nous Mar 12 Déc 2017 - 15:05 | |
| les robots vont nous envahir? pourquoi l'avenir n'a pas besoin de nous
la possibilité de la création d'une race de robots par l'homme... montre une analogie directe avec... la possibilité de la création de la race humaine par une autre race... extra-terrestre, ou divine, ou ancestrale etc...
Bill Joy est le créateur des programmes Java et d'autres programmes importants chez Sun Microsystems. Bill Joy a écrit il y a 17 ans, en 2000, dans «Wired » (connecté), la revue californienne à la mode , un article qui sonnait l’alerte et essayait de lancer un débat sur l’avenir de la technologie aux États-Unis. Voici des extraits significatifs :
« Le rapport de la National Science Foundation envisage de se passer de l'humain en créant un monde de robots très intelligents. Il semble que ces robots très intelligents pourraient être prêts vers 2030. Et ces robots auraient la faculté très importante de se reproduire indéfiniment eux-mêmes sans intervention humaine. Nous pourrions nous trouver comme forcés de nous "rendre" à la gouvernance "intelligente" de cette marée de robots très intelligents qui prendraient subrepticement le pouvoir et seraient en nombre suffisant pour le faire. Admettons d'abord que les informaticiens réussissent à développer des machines intelligentes qui peuvent tout faire mieux que les humains. Dans ce cas tout le travail sera vraisemblablement fait par d'énormes systèmes fortement organisés de machines et aucun effort humain ne sera nécessaire. Deux cas seulement pourraient se produire. On pourrait permettre aux machines de prendre toutes leurs décisions sans intervention humaine, ou bien le contrôle humain des machines pourrait être conservé. Si on permet aux machines de prendre toutes leurs décisions elles-mêmes, nous ne pouvons pas faire de conjectures quant aux résultats, parce qu'il est impossible de deviner comment de telles machines pourraient se comporter. Nous affirmons seulement que le destin de la race humaine serait à la merci des machines. On pourrait argumenter que la race humaine ne sera jamais assez idiote pour remettre tout le pouvoir à des machines. Mais nous ne suggérons aucunement que la race humaine livrerait volontairement le pouvoir aux machines, ni que les machines se saisiraient volontairement du pouvoir. Ce que nous suggérons réellement est que la race humaine pourrait facilement se permettre de dériver dans une position où elle dépendrait tant des machines qu'il n'y aurait aucun choix réel, si ce n'est accepter toutes les décisions des machines. Comme la société et les problèmes auxquels elle fait face sont devenus de plus en plus complexes et que les machines deviennent de plus en plus intelligentes, les gens laisseront des machines prendre de plus en plus de décisions pour eux, simplement parce que les décisions proposées par les machines apporteront de meilleurs résultats. Finalement un stade pourra être atteint auquel les décisions nécessaires pour maintenir le fonctionnement du système seront si complexes que les gens seront incapables de les élaborer intelligemment. À ce stade les machines auront le contrôle effectif. Les gens ne seront même pas capables d'éteindre les machines, parce qu'ils dépendront tellement d'elles que leur arrêt équivaudrait à un suicide. D'un autre côté il est possible que le contrôle humain des machines puisse être conservé. Dans ce cas l'homme moyen pourrait avoir le contrôle de certaines machines privées, comme sa voiture ou son ordinateur individuel, mais le contrôle sur les grands systèmes de machines sera dans les mains d'une élite minuscule - de la même façon qu'aujourd'hui, mais avec deux différences. En raison de l'amélioration des techniques l'élite aura un contrôle plus grand sur les masses; et comme le travail humain ne sera plus nécessaire les masses seront superflues, un fardeau inutile pour le système. Si l'élite est impitoyable elle pourra simplement décider d'exterminer la plus grande part de l'humanité. Si elle fait preuve d'humanité elle pourra utiliser la propagande ou d'autres techniques psychologiques ou biologiques pour réduire le taux de natalité jusqu'à ce que la plus grande part de l'humanité s'éteigne, laissant le monde à l'élite. Ou, si l'élite consiste en libéraux au cœur tendre, ils peuvent décider de jouer le rôle de bons bergers de la race humaine. Ils s'occuperont de ce que les besoins physiques de chacun soient satisfaits, que tous les enfants soient élevés dans des conditions psychologiquement hygiéniques, que chacun ait un passe-temps sain pour le tenir occupé et que quelqu'un qui devienne insatisfait subisse un "traitement" pour guérir son "problème". Bien sûr, la vie sera à ce point sans but que les gens devront être biologiquement ou psychologiquement modifiés soit pour supprimer leur pulsion de dominance ou pour leur faire "sublimer" leur pulsion de dominance dans un passe-temps inoffensif. Ces êtres humains modifiés peuvent être heureux dans une telle société, mais ils ne seront très certainement pas libres. Ils auront été réduits au statut d'animaux domestiques. »
Et voici un autre extrait qui va dans le même sens :
Dans un marché complètement libre, des robots supérieurs affecteraient sûrement les humains comme les placentaires nord-américains ont affecté les marsupiaux sud-américains (et comme les humains ont affecté d'innombrables espèces). Les industries robotisées rivaliseraient vigoureusement entre elles pour les matériaux, l'énergie et l'espace, amenant progressivement le prix de ceux-ci hors de portée des humains. Incapables de se payer leurs besoins vitaux, les humains biologiques seraient repoussés hors de l'existence. Il y a probablement un peu de répit, parce que nous ne vivons pas dans un marché complètement libre. Le Gouvernement contraint le comportement du marché, particulièrement en imposant des taxes. Judicieusement appliquée, la contrainte gouvernementale pourrait aider les populations humaines à profiter des fruits du travail des robots, peut-être pour longtemps.»
La réponse de la National Science Foundation
Mais le plus intéressant est de constater, à ce sujet, ce que le rapport de la "National Science Foundation" répond à Bill JOY, à la page 95 de l'étude: « Bill Joy a soulevé de pareilles questions face au public, en présentant des scénarios qui impliquent que la science et l'ingénierie au niveau "nano" pourrait amener à une nouvelle forme de vie, et que leur confluence avec la biotechnologie et la révolution de l'information, pourrait même mettre en danger l'espèce humaine. A notre avis, il est très important de soulever ces questions, mais plusieurs des scénarios de Joy sont spéculatifs et contiennent des affirmations et des extrapolations qui ne sont pas démontrées. Cependant il faut traiter ces préoccupations de manière responsable…. Pour le moment, nous sommes tous d'accord, qu'il faut considérer tous les risques possibles, mais qu'il faut les mettre en balance avec le besoin de progrès économique et technologique.»
On le voit, tout le poids est donné au « besoin de progrès économique et technologique ». Nous sommes toujours dans le même paradigme construit et basé sur le concept de progrès économique et technologique quantitatif où la priorité est donnée au développement technologique. Et ce concept n’est absolument pas mis en question. On lui donne évidemment priorité sur des préoccupations éthiques (de l’avenir de l’humanité) qu’il faut « traiter de manière responsable », mais... sans leur donner la priorité dans la décision. Nous sommes dans une vision moderne industrielle...
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