est une affaire qui ferait passer un roman de John le Carré pour une bluette. Et ça se passe en France. "Le trésor envolé des services secrets français", titre Le Parisien-Aujourd'hui en France. Pour se garantir en cas d'invasion du territoire, que l'ennemi soit prussien, allemand ou soviétique, les gouvernements successifs d'après-guerre ont confié à des générations d'espions français travaillant à l'étranger la gestion d'un trésor de guerre. Ce sont plusieurs dizaines de millions d'euros qui ont été amassées au fil des ans.
Une somme que la DGSE décide de faire fructifier à partir de 1995. Elle en place alors une bonne partie dans des sociétés notamment basées au Luxembourg, lesquelles sociétés réinvestissent l'argent dans des holdings. Sauf que les agents français ne sont pas des hommes d'affaires et que très vite ils se perdent dans les lignes comptables, et veulent récupérer leur argent maladroitement investi avant que la cagnotte n'ait fondu comme neige au soleil. Les investisseurs ne veulent rien savoir. A ce jour les espions n'ont toujours pas récupéré cet argent dont l'existence avait été révélée par les notes du général Rondot pendant l'affaire Clearstream. Le roman d'espionnage connaîtra son épilogue mardi prochain, date à laquelle tombera la décision du tribunal de commerce de Paris qui rendra ou non l'argent aux espions. "Ce n'est pas un différend commercial, écrit Le Parisien, c'est une affaire d'état, une nouvelle plongée en eaux troubles, dans la piscine, le surnom donné au siège de nos services secrets."
Coup de chaud sur le vélo
Une piscine, le rêve des champions de cyclisme. Oui, cela vous a peut-être échappé mais depuis dimanche se déroulent les championnats du monde de cyclisme sur route. Où ça ? Au Qatar. Des Mondiaux infernaux au sens propre, 40° à l'ombre, les coureurs étouffent, aucun spectateur au bord des routes, c'est un fiasco dans les grandes largeurs que nous raconte Pierre Carrey dans Libération ce matin. Dimanche dernier, le contre la montre féminin a été marqué par le malaise d'une Néerlandaise qui s'est écroulée contre une barrière avant d'être prise de vomissement, tous les symptômes d'une insolation. Mais non, "c'est parce qu'elle s'est donnée à fond", a dit sans rire un expert de l'Union cycliste internationale.
Oui, parce qu'il faut sauver la face à tout prix. Le Qatar a en effet déboursé 12 millions d'euros pour accueillir ces Mondiaux, façon pour l'émirat de développer encore sa com par le sport. Alors pour sauver les apparences, les organisateurs ont songé installer des brumisateurs géants le long des routes des épreuves. La course en ligne, l'épreuve phare de samedi, pourrait être réduite à 150 km au lieu de 257 pour épargner les organismes. On songe au mondial de foot de 2022 et on se prend à imaginer des matches réduits à 45 minutes...
Le débat de la primaire à droite en pleine lumière
Le grand bain de la primaire dans la presse aussi ce matin. 19°, c'est la température qu'il fera ce soir sur le plateau du débat de la primaire de la droite et du centre. Parmi les questions ce matin, combien fera-t-il à la fin du débat ? Est-ce que ça va chauffer ? Le débat diffusé sur RTL est à la une de la plupart des journaux. "Premier round ce soir" en une de Ouest France, "le grand rendez-vous de la droite et du centre" en une du Figaro, "7 candidats pour une droite recomposée" en une de La Croix, "la droite en mode télé-réalité" en manchette de La Dépêche du Midi.
Et puis Le Parisien nous fait découvrir "la surprise de cette primaire". Oui, "il y aura au moins une surprise" nous promet le journal, portrait d'Elizabeth Martichoux, qui sera donc ce soir l'une des deux journalistes du débat. Si débat il y a. "Pour la première fois ce soir, écrit Jean-Claude Soulery dans La Dépêche du Midi, nos sept kamikazes seront face à face. Mais, au final, ils sont deux, Sarkozy et Juppé, qui vont y jouer leur peau, ou, ce qui est plus grave, leur destin. Comment pourraient-ils alors éviter de donner à voir le spectacle de leur détestation ?"
"Le pari, presque impossible, de ces sept candidats à la primaire sera bien de ne pas exposer au grand jour la fracture idéologique de la droite. Pour autant, rien n'est plus salutaire qu'une telle clarification", estime Laurent Bodin dans L'Alsace. Mais surtout on sent presque chez les éditorialiste une forme de soulagement ce matin. "Alors que François Hollande est empêtré dans une affaire politico-éditorialo-sentimentale, ce débat tombe à point nommé", souffle Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro. Rarement on aura autant ressenti ce besoin de passer à autre chose et de tourner une page. Ou plutôt 667 comme le nombre de page du livre de confidence de François Hollande éreinté par absolument tous les journaux ce matin.
Jack London dans la Pléiade
La presse nous parle d'un autre livre ce matin. Marin qui a bravé le Pacifique, chercheur d'or en Alaska, vagabond et militant révolutionnaire socialiste. Jack London était tout cela à la fois, et il passe un peu plus à la postérité ce jeudi en entrant dans la prestigieuse bibliothèque de la Pléiade, 100 ans après sa disparition. L'Humanité lui consacre ce matin toute sa une, "Jack London, l'étoile rouge de la littérature".
L'auteur de Croc blanc est le romancier du combat entre deux forces, l'homme et la nature, l'homme et l'animal, l'homme se battant contre lui même. "A chaque fois il installe dans ses récits une situation de confrontation qui monte vers un point de paroxysme", dit le directeur de la Pléiade, avant d'ajouter : "La meilleure histoire que Jack London ait jamais écrite est l'histoire qu'il a vécue". C'est peut-être parce qu'il y a 100 ans on ne racontait pas encore sa vie dans des livres et c'est peut-être aussi bien comme ça.
SOURCE : https://www.rtl.fr