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| Yémen, une guerre occultée. | |
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Auteur | Message |
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geoff78
Messages : 4426 Date d'inscription : 02/05/2009 Age : 39 Localisation : Partout
| Sujet: Yémen, une guerre occultée. Ven 24 Juin 2011 - 16:14 | |
| Rappel du premier message :Yémen, une guerre occultée.La guerre secrète d'Obama La crise économique pousse l’administration Obama à privilégier l’action militaire secrète plutôt que les guerres conventionnelles. Aussi a t-elle développé les « opérations militaires spéciales » à un niveau jamais atteint. Deux axes majeurs ont été choisis : les assassinats par drones, et la saturation des médias par des réseaux d’informateurs fantômes organisés dans les pays à déstabiliser.Tandis que les raids aériens sur la Libye se montent actuellement à un total de 11.500 et que le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, demande aux alliés davantage de dépenses militaires et un plus grand engagement dans la guerre, la guerre se propage dans la région moyen-orientale et nord-africaine en des formes moins visibles mais non moins dangereuses, ouvrant continuellement de nouveaux fronts. La CIA —d’après un fonctionnaire de l’agence étasunienne cité par le New York Times— est en train de construire une base secrète au Moyen-Orient pour lancer des attaques au Yémen avec des drones armés. Ce sont des Predator/Reaper (déjà en action en Afghanistan, Pakistan et Libye), armés de 14 missiles Hellfire et télécommandés depuis une base au Nevada, à plus de 10 000 kilomètres de distance. Depuis qu’il est entré en fonction, « le président Obama a drastiquement augmenté la campagne de bombardement de la CIA au Pakistan, en utilisant des drones armés », ceux-là même qui seront utilisés pour « étendre la guerre au Yémen ». L’administration les considère « comme l’arme préférée pour prendre en chasse et tuer des militants dans des pays où n’est pas praticable une grosse présence militaire américaine ». Au Yémen, est actuellement en action le Commandement suprême conjoint pour les opérations spéciales (UsSoCom), assisté par la CIA et autorisé par le pouvoir exécutif de Sanaa. Mais, étant donnée la « fragilité de ce gouvernement autoritaire », l’administration Obama est préoccupée quant à un futur gouvernement qui ne serait pas en mesure, ou disposé, à soutenir les opérations étasunienes. De ce fait, elle a chargé la CIA de construire la base secrète dans une localité moyen-orientale non identifiée, de façon à entreprendre « des actions secrètes sans l’appui du gouvernement hôte ». Ceci confirme que l’administration Obama est en train d’intensifier la guerre secrète dans toutes ses variantes. Comme le déclare officiellement l’Ussocom, elle comprend : action directe pour détruire des objectifs, éliminer ou capturer des ennemis ; guerre non-conventionnelle conduite par des forces externes, entraînées et organisées par l’Ussocom ; contre-insurrection pour aider des gouvernements alliés à réprimer une rébellion ; opération psychologique pour influencer l’opinion publique étrangère de façon à soutenir les actions militaires étasuniennes. Ces opérations sont menées en se fondant sur des technologies de plus en plus avancées. Entre dans ce cadre la décision de l’administration Obama, rendue publique par le New York Times, de créer à échelle mondiale « des réseaux de l’ombre en matière d’Internet et de téléphonie mobile qui puissent être employés par les dissidents pour contourner la censure gouvernementale ». Le Pentagone et le Département d’État y ont jusqu’à présent investi au moins 50 millions de dollars. Ces réseaux sont réalisés au moyen de petites valises spéciales qui, une fois introduites dans un pays déterminé, permettent de communiquer avec l’étranger via des ordinateurs et téléphones portables, dans des modalités wireless et codées, évitant contrôles et interdits gouvernementaux. La motivation officielle de Washington est de « défendre la liberté de parole et promouvoir la démocratie ».Les réseaux de l’ombre, fournis seulement aux groupes dissidents utiles à la stratégie étasunienne (en Syrie, Iran et quelques autres pays) et contrôlés par Washington, sont les plus adaptés à diffuser dans les media des informations fabriquées, pour des opérations psychologiques qui préparent l’opinion publique à de nouvelles guerres. Source : http://www.voltairenet.org/La-guerre-secrete-d-Obama Les projets secrets pour le YémenLe 25 décembre 2009 les autorités états-uniennes arrêtaient un Nigérian, Abdulmutallab, à bord du vol de la Northwest Airlines reliant Amsterdam à Detroit ; il était accusé d’avoir tenté de faire exploser l’avion avec une bombe qu’il avait dissimulée à l’embarquement. Les jours suivants, de nombreuses dépêches se succédaient sur CNN, dans le New York Times et dans d’autres medias selon lesquelles il était « soupçonné » d’avoir suivi un entraînement au Yémen pour cette mission terroriste. C’est ainsi que le monde a vu émerger une nouvelle cible de la Guerre contre le terrorisme états-unienne, un État isolé et démuni de la péninsule arabique : le Yémen. En observant de plus près le contexte d’apparition de cette supposée menace, l’agenda secret du Pentagone et des services secrets états-uniens pour le Yémen apparait plus clairement.Le détroit de Bab el-Mandab, qui se partage entre le Yémen, l’Érythrée et Djibouti, vu de l’espace.Depuis quelques mois, le monde assiste à l’intensification soutenue des opérations militaires états-uniennes au Yémen, un pays désespérément pauvre, voisin de l’Arabie Saoudite par sa frontière septentrionale, de la mer Rouge à l’ouest, et du golfe d’Aden au sud qui donne accès à la mer d’Arabie, bordant un autre pays désolé ayant également fait la une des médias récemment : la Somalie. Les preuves collectées portent à croire que le Pentagone et les services secrets états-uniens positionnent des unités militarisées autour de l’un des goulots d’étranglement stratégiques du trafic mondial de pétrole, Bab el-Mandab. Profitant des actes de piraterie en Somalie et des annonces faites à propos de la réémergence de la menace d’Al-Qaïda depuis le Yémen, les États-Unis visent à militariser l’une des voies d’acheminement de pétrole les plus vitales. Plus encore, les réserves de pétrole non-exploitées au Yémen et en Arabie Saoudite seraient les plus importantes au monde. Le Nigérian âgé de 30 ans, accusé de la tentative d’attentat ratée, Abdulmutallab, aurait avoué que cette mission lui avait été confiée par Al-Qaïda pour la péninsule arabique (AQAP), basée au Yémen. Cette déclaration opportune permet de tourner l’attention de l’opinion publique sur le Yémen en le faisant apparaitre comme le nouveau centre névralgique de ce que l’on désigne comme l’organisation terroriste Al-Qaïda. C’est précisément ce que soutient sur son blog Bruce Riedel (un ancien agent de la CIA durant trente ans, qui a conseillé le président Obama pour élaborer la politique du surge en Afghanistan) en évoquant les liens supposés entre le terroriste présumé et le Yémen : « La tentative de destruction du vol 253 de la Northwest Airlines entre Amsterdam et Détroit le jour de Noël démontre l’ambition grandissante de la branche d’Al-Qaïda au Yémen, qui, partie d’un programme d’action auparavant centré sur le Yémen, joue depuis un an un rôle dans le jihad islamique mondial. Le gouvernement affaibli du président yéménite Ali Abdallah Saleh, qui n’est jamais parvenu à contrôler entièrement le pays et qui fait à présent face à d’innombrables problèmes, aura besoin d’un fort soutien des États-Unis pour contrer l’AQAP. » [1] Éléments introductifs à la géopolitique du YémenAvant de poursuivre notre propos au sujet de cet incident, il faut regarder de plus près la situation actuelle du Yémen. Plusieurs éléments s’avèrent déconcertants dès lors qu’ils sont mis en parallèle avec les annonces répétées de Washington quant à la résurgence de la menace d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique. Dès le début de l’année 2009, les pièces se sont mises en mouvement sur l’échiquier yéménite. Tariq al-Fadhli, un ancien chef de guerre jihadiste, originaire du Sud-Yémen, brisait l’alliance qu’il avait passée quinze ans auparavant avec le gouvernement yéménite du président Ali Abdallah Saleh. Tariq al-Fadhli annonçait alors qu’il rejoignait la large coalition d’opposition réunie dans le Mouvement du Sud. À la fin des années 1980, Tariq al-Fadhli participait au mouvement des Moudjahidine en Afghanistan. Sa rupture avec le gouvernement de Saleh fut annoncée dans les médias yéménites et arabes en avril 2009. La prise de distance de Tariq al-Fadhli avec la dictature yéménite donna un nouveau souffle au Mouvement du Sud. Al-Fadhli est d’ailleurs devenu l’une des figures majeures de la coalition. Le Yémen est un agrégat artificiel, créé après la dislocation de l’URSS en 1990, alors le principal soutien de la République démocratique populaire du Yémen (Sud-Yémen). L’unification de la République arabe du Yémen (Nord-Yémen) et du Sud-Yémen généra un optimisme rapidement étouffé par la courte guerre civile de 1994. Les factions de l’armée du Sud-Yémen avaient alors organisé une révolte dénonçant la corruption et le caractère oligarchique du pouvoir du président Ali Abdallah Saleh. Celui-ci dirige seul le pays depuis 1978, d’abord au titre de président de la République arabe du Yémen, puis en tant que président du Yémen unifié depuis 1990. La rébellion menée par l’armée du Sud-Yémen échoua après l’alliance du président Saleh avec Tariq al-Fadhli, avec d’autres leaders salafistes yéménites, partisans d’une interprétation conservatrice de l’Islam, et avec des jihadistes. Cette manœuvre fut exécutée pour peser face à l’héritage marxiste du Parti socialiste du Sud-Yémen. Avant 1990, Washington et le Royaume d’Arabie Saoudite soutenaient et apportaient leur aide à Saleh dans sa politique d’islamisation ; ils faisaient alors le pari de contenir les ambitions communistes du Sud-Yémen [2]. Depuis lors, Saleh s’est appuyé sur les puissantes mouvances salafistes jihadistes pour affermir son pouvoir despotique. La rupture d’al-Fadhli avec le pouvoir et son ralliement au groupe d’opposition du sud aux côtés de ses anciens ennemis socialistes portèrent un sérieux revers au président Saleh. Le 28 avril 2009, immédiatement après l’annonce du ralliement d’al-Fadhli à la coalition du Mouvement du Sud, les mouvements de protestation se sont intensifiés dans les provinces de Lahij, Ad Dali et Hadramaout. Des dizaines de milliers de personnes, exerçant dans le civil ou dans l’armée, s’estimant abandonnées, manifestèrent pour réclamer de meilleurs salaires et davantage de protection sociale. Ces manifestations ne cessent de se multiplier depuis 2006. Pour la première fois, al-Fadhli fit une apparition publique lors des manifestations d’avril 2009. Sa présence a transformé le mouvement socialiste du Sud-Yémen, alors moribond, en une puissante vague nationaliste. Elle a également poussé le président Saleh à l’action, et celui-ci, inquiet des conséquences possibles du mouvement dans toute la péninsule arabique, demanda l’aide de l’Arabie Saoudite et des autres États du Conseil de coopération du Golfe. Dans le nord du Yémen, Saleh fait face à une rébellion chiite d’obédience zaydite menée par al-Houthi, ce qui complique encore un peu plus la situation de ce pays manqué, comme le qualifient certains. Le 11 septembre 2009, lors d’une interview pour Al-Jazeera, Saleh accusait le leader de l’opposition chiite d’Irak, Moqtada al-Sadr, ainsi que l’Iran, d’apporter leur soutien aux rebelles du Nord-Yémen appartenant à la mouvance chiite ralliée à al-Houthi. Le président Saleh déclarait : « Nous ne pouvons pas accuser l’administration officielle iranienne, mais des Iraniens nous ont confié qu’ils étaient préparés à établir une médiation. Ceci signifie que l’Iran a des contacts avec [les partisans d’al-Houthi], étant donné que les Iraniens veulent intervenir entre le gouvernement yéménite et ces rebelles. De même, Moqtada al-Sadr, depuis Nadjaf en Irak, demande à être choisi comme médiateur. Cela montre qu’ils sont tous en contact les uns avec les autres. » [3] Les autorités yéménites ont annoncé la découverte de caches d’armes obtenues via l’Iran. De leur côté, les partisans d’al-Houthi affirment avoir mis la main sur des équipements de l’armée du Yémen portant la marque d’une fabrication en Arabie Saoudite ; ils donnent ainsi un fondement à l’accusation qu’ils prononcent contre le gouvernement de Sanaa (la capitale du Yémen et le siège de l’ambassade des États-Unis) d’être aux ordres de l’Arabie Saoudite. L’Iran a démenti la découverte d’armes iraniennes dans le Nord-Yémen, qualifiant d’infondées les accusations qui font de l’Iran un soutien aux rebelles. [4] Que dire d’Al-Qaïda ?Le portrait qui se dégage à présent du président Saleh est celui d’un dictateur aux abois, soutenu par les États-Unis, en perte fulgurante de pouvoir, après deux décennies de despotisme dans le Yémen unifié. L’économie du pays a connu une phase de ralentissement spectaculaire en 2008, lorsque le prix du pétrole s’est effondré. Près de 70% des richesses du Yémen proviennent de l’exploitation du pétrole. Le gouvernement central de Saleh est installé à Sanaa, dans le nord du pays, tandis que le pétrole se trouve dans le sud du Yémen. Pourtant, c’est bien Saleh qui contrôle les flux de capitaux issus du pétrole. Pour Saleh, l’amoindrissement des bénéfices provenant du pétrole a rendu inévitable la redite de l’option à laquelle il a l’habitude de céder : celle de corrompre les groupes d’opposition. C’est dans ce contexte intérieur chaotique, qu’est intervenue, en janvier 2009, l’annonce, abondamment reprise sur des sites Internet soigneusement sélectionnés, selon laquelle Al-Qaïda, la supposée organisation terroriste créée par le Saoudien, autrefois entraîné par la CIA, Oussama ben Laden, aurait développé une branche importante au Yémen dédiée aux opérations en Arabie Saoudite et au Yémen. Le 20 janvier 2009, Nasir al-Wahayshi, le chef d’Al-Qaïda au Yémen, annonçait, via les forums jihadistes en ligne, la formation d’un groupe unique à ses ordres pour la péninsule arabique. Selon al-Wahayshi, ce nouveau groupe, Al-Qaïda pour la péninsule arabique, serait composé des membres d’Al-Qaïda au Yémen, rejoints par ceux du réseau démantelé d’Al-Qaïda en Arabie Saoudite. Il est intéressant de constater que la presse a alors affirmé que le Saoudien Abu-Sayyaf al-Shihri, un ancien détenu de Guantanamo (n° 372) officierait en tant qu’adjoint d’al-Wahayshi. Quelques jours plus tard, une vidéo était mise en ligne par al-Wahayshi, sous le titre alarmant : « Nous partons d’ici, et nous nous retrouverons à Al-Aqsa ». Al-Aqsa fait référence à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, que les Juifs nomment le Mont du Temple, le site où s’élevait le temple de Salomon, et que les Musulmans appellent Al-Haram Al-Sharif. Dans cette vidéo, des menaces sont d’abord formulées contre les dirigeants musulmans – dont le président du Yémen Saleh, la famille royale saoudienne et le président égyptien Moubarak. La vidéo affirme ensuite la volonté de l’organisation terroriste d’exporter le jihad du Yémen vers Israël afin de « libérer » les sites sacrés de l’Islam et la bande de Gaza, des opérations qui pourraient déclencher un troisième conflit mondial si certains sont assez fous pour aller jusque-là. Outre les propos de l’ex-détenu de Guantanamo al-Shihri, la vidéo citent ceux d’Abu Hareth Muhammad al-Awfi, présenté comme un chef militaire, et qui aurait été le détenu n°333 à Guantanamo. Étant entendu que la torture échoue à récolter des confessions fiables, certains analystes ont envisagé que l’objectif réel des interrogatoires menés par la CIA et le Pentagone à Guantanamo depuis 2001 était d’utiliser des techniques brutales afin d’entraîner ou de recruter des cellules terroristes dormantes, activées sur ordre des services secrets états-uniens, une accusation aussi difficile à prouver qu’à réfuter. On ne peut que s’interroger sur la présence de ces deux anciens « hauts diplômés » de Guantanamo au sein de la nouvelle cellule d’AQAP. En apparence, al-Fadhi et le Mouvement du Sud dont le soutien populaire s’est étendu, considèrent Al-Qaïda au Yémen comme infréquentable. Dans une interview, al-Fadhi déclarait : « J’entretiens des relations très proches avec tous les mouvements jihadistes du nord, du sud et d’ailleurs, mais pas avec Al-Qaïda. » [5] Cela n’a pas empêché le président Saleh d’affirmer que le Mouvement du Sud et Al-Qaïda ne faisait qu’un, une position commode pour s’assurer le soutien de Washington. Selon des rapports des services secrets états-uniens, le sud du Yémen abriterait tout au plus 200 membres d’Al-Qaïda. [6] En mai 2009, al-Fadhi s’est démarqué d’Al-Qaïda et affirmait dans la presse : « Il y a quinze ans, nous [le Sud-Yémen] avons été envahis et nous subissons une occupation immorale. Nous sommes donc attelés à servir notre cause et nous ne servons aucune autre cause sur la planète. Nous voulons notre indépendance et mettre un terme à cette occupation. » [7]. Le jour même, profitant de l’aubaine, Al Qaïda promouvait son action et affichait son soutien à la cause du Sud-Yémen. Le 14 mai 2009, dans une bande sonore diffusée sur Internet, al-Wahayshi, le leader d’AQAP, exprimait sa sympathie envers le peuple des provinces méridionales dans sa tentative de défense contre « l’oppression » qu’il subit et déclarait : « Ce qui se passe dans les gouvernorats de Lahij, d’Ad Dali, d’Abyan, de Hadramaout et dans les autres provinces du sud est inacceptable. Nous devons soutenir et aider [les sud-yéménites]. » Il promettait également des représailles : « L’oppression que vous subissez ne saurait se passer de punition… le meurtre de Musulmans dans la rue constitue un crime grave et injustifié. » [8] La prétendue émergence d’Al-Qaïda au Sud-Yémen, une base modeste dont on ne cesse pourtant pas de parler, sur les terres du Mouvement du Sud dans lequel certains observateurs voient un paravent au programme radical d’Al-Qaïda, est opportunément interprétée par le Pentagone comme un casus belli et sert de prétexte à l’intensification des opérations militaires de cette région stratégique. En effet, après avoir déclaré que le conflit interne au Yémen était l’affaire du seul Yémen, le président Obama a ordonné des frappes aériennes sur le pays. Le Pentagone a déclaré que les attaques des 17 et 24 décembre avaient tué trois membres importants d’Al-Qaïda ; rien n’a cependant pu le prouver. À présent, le conte de Noël du terroriste de Détroit revivifie le programme de la Guerre contre le terrorisme au Yémen. Obama propose désormais un soutien militaire au gouvernement du président Saleh. Les pirates somaliens de plus en plus actifsEn même temps que les titres de CNN égrainaient les nouvelles menaces terroristes venues du Yémen, sortaient comme d’un chapeau les annonces de l’intensification des attaques, devenues monnaie courante, de pirates somaliens sur la marine commerciale empruntant le golfe d’Aden et la mer d’Arabie depuis le sud du Yémen [9] ; une intensification faisant suite à une réduction des contrôles de patrouilles internationales. Le 29 décembre 2009, la chaîne de télévision russe RIA Novosti rapportait que des pirates somaliens avaient capturé un cargo grec dans le golfe d’Aden au large de la Somalie. Plus tôt au cours de la même journée, un chimiquier britannique et les vingt-six membres de son équipage étaient également interceptés par des pirates dans le golfe d’Aden. Prouvant sa maitrise de l’utilisation des médias occidentaux, le chef des pirates, Mohamed Shakir, annonçait par téléphone au journal britannique le Times : « Nous avons intercepté un navire battant pavillon britannique dans le golfe d’Aden tard hier soir. » Un compte-rendu des services secrets états-uniens (cité par Stratfor) rapporte que le Times, propriété de Rupert Murdoch, soutien financier des néo-conservateurs, est parfois utilisé par les services secrets israéliens pour faire germer des histoires accommodantes. Ces deux derniers événements portèrent le nombre des attaques et des détournements de navires à un niveau record. Pour l’année 2009, au 22 décembre, les attaques par des pirates somaliens dans le golfe d’Aden et au large de la côte orientale de la Somalie s’élevaient à 174, et concernaient 35 navires détournés et 587 personnes prises en otage ; cela représente la quasi-totalité des attaques de piraterie réussis dans le monde, selon le Centre de surveillance de la piraterie du Bureau maritime international. Une question se pose à présent : Auprès de qui les “pirates” somaliens obtiennent-ils les armes et la logistique leur permettant d’éviter les patrouilles internationales dépêchées par de nombreux États ? Ainsi, le 3 janvier 2009, le président Saleh a reçu un appel téléphonique du président de la Somalie Sharif Sheik Ahmed ; ce dernier l’informait des derniers développements de la situation en Somalie. Sharif Ahmed, dont le propre pouvoir à Mogadiscio est si faible qu’il est parfois surnommé le président de l’aéroport de Mogadiscio, déclara à Saleh qu’il partagerait avec lui toutes les informations à sa disposition concernant les activités terroristes initiées en Somalie qui menaceraient la stabilité et la sécurité du Yémen et de la région. Le goulot d’étranglement pétrolier et autres affaires pétrolièresL’importance stratégique de la région située entre le Yémen et la Somalie revêt ici une signification géopolitique particulière. C’est en effet là que se trouve le site de Bab el-Mandab, que le gouvernement états-unien classe parmi les sept principaux goulots d’étranglement stratégiques dans le domaine du transport pétrolier. L’Agence de l’information sur l’énergie (EIA) états-unienne précise que « la fermeture de Bab el-Mandab pourrait empêcher les tankers du Golfe Persique d’atteindre le Canal de Suez et le complexe d’oléoducs de Sumed, les déroutant par le sud de l’Afrique. Le détroit de Bab el-Mandab est un goulot d’étranglement entre la corne africaine et le Moyen-Orient, ainsi qu’un pont stratégique entre la Mer Méditerranée et l’Océan Indien. » [10] Au carrefour du Yémen, de Djibouti et de l’Érythrée, Bab el-Mandab relie la Golfe d’Aden à la Mer d’Arabie. Le pétrole et les autres marchandises en provenance du Golfe Persique doivent franchir Bab el-Mandab avant d’entrer dans le Canal de Suez. En 2006, le Département de l’énergie à Washington rapportait qu’un volume d’environ 3,3 millions de barils de pétrole transitait chaque jour par cette étroite voie navigable vers l’Europe, les États-Unis et l’Asie. L’essentiel du pétrole, soit environ 2,1 millions de barils par jour, prend la direction du nord par Bab el-Mandab vers le complexe de Suez/Sumed qui débouche sur la Méditerranée. Un prétexte pour une militarisation par les États-Unis et l’OTAN des eaux entourant Bab el-Mandab serait l’occasion pour Washington de prendre un nouvel nouvel avantage dans sa poursuite du contrôle des sept goulots d’étranglement pétrolier les plus essentiels dans le monde, ce qui représente une part importante de toute future stratégie états-unienne destinée à priver de leur approvisionnement en pétrole la Chine, l’Union européenne ou toute autre région ou pays s’opposant à la politique US. Sachant que des volumes importants de pétrole saoudien transitent par Bab el-Mandab, le contrôle militaire de ce point par les États-Unis servirait à dissuader l’Arabie Saoudite de contracter de futures ventes de pétrole avec la Chine, ou d’autres, dans une monnaie autre que le dollar, comme l’expliquait récemment Robert Fisk, le journaliste du quotidien britannique The Independent. Données de la production pétrolière yéménite (en bleu, la production et en rouge, la consommation).Les États-Unis seraient en outre en position de menacer le transport pétrolier chinois depuis Port-Soudan sur la Mer Rouge, juste au nord de Bab el-Mandab, un cordon d’approvisionnement vital pour les besoins énergétiques nationaux de la Chine. Au-delà de sa situation géopolique en tant que nœud central du transit pétrolier mondial, le Yémen est en outre doté de réserves de pétroles importantes. Les bassins de Masila et de Shabwa récèlent d’après les compagnies pétrolières internationales de potentielles « découvertes de premier choix » [11]. Le Français Total et plusieurs autres compagnies pétrolières internationales de moindre taille sont engagés dans le développement de la production pétrolière yéménite. Il est possible que les préoccupations récentes de Washington concernant le Yémen aillent bien au-delà d’une simple organisation Al-Qaïda de bric et de brac, dont l’existence même en tant qu’organisation terroriste globale a été mise en doute par de nombreux experts avisés de l’Islam. Source : http://www.voltairenet.org/Les-projets-secrets-pour-le-Yemen Washington construit une base secrète pour attaquer Al-Qaïda au YémenPhoto: La Presse Canadienne /AP/Hani Mohammed Des soldats yéménites patrouillent à Sanaa alors que les troupes gouvernementales luttent contre l'invasion d'Al-Qaïda dans le sud du Yémen.Les États-Unis construisent une base aérienne secrète de la CIA dans la région du golfe Persique afin de lancer des attaques contre des terroristes advenant l'arrivée au pouvoir au Yémen d'une faction antiaméricaine, a appris l'Associated Press mardi. Les attaques contre Al-Qaïda au Yémen sont menées par le Joint Special Operations Command, qui coordonne les unités spéciales des forces armées américaines. De son côté, la CIA fournit un appui en matière de renseignements. En 2009, le Yémen a permis aux forces américaines de lancer des attaques limitées sur son territoire. Et récemment, le gouvernement yéménite a accepté que les États-Unis procèdent à des frappes de drones de plus grande envergure, et même à des attaques d'avions de combat contre des membres d'Al-Qaïda qui tentent de tirer avantage du soulèvement populaire pour essayer de prendre le pouvoir. La nouvelle base de la CIA servira de soutien si Al-Qaïda ou tout autre groupe rebelle antiaméricain prend le pouvoir au Yémen, a expliqué un haut responsable américain. Devant cette possibilité, la Maison-Blanche a déjà revu à la hausse le nombre d'agents de la CIA actifs au Yémen. Washington a également écourté, de deux ans à huit mois, l'échéancier de construction de la base secrète. L'Associated Press ne révèle pas l'emplacement de la base à la demande de responsables américains. Ceux-ci ont accepté de fournir de l'information à condition que leur anonymat soit préservé, parce que certains détails des missions de l'armée et de la CIA au Yémen sont classifiés. Cette base de la CIA en construction laisse penser que les États-Unis sont prêts à s'engager à long terme dans la région pour combattre Al-Qaïda, à l'image de la stratégie utilisée par Washington au Pakistan, où des drones de la CIA traquent des extrémistes avec l'approbation tacite du gouvernement pakistanais. Selon les responsables américains, la construction de cette base indique également qu'il pourrait y avoir un changement dans le débat au sein de l'administration Obama pour décider si les unités spéciales américaines doivent continuer à diriger les attaques au Yémen. La CIA n'a pas voulu confirmer la décision de la Maison-Blanche de faire construire cette base ou d'intensifier les opérations de l'agence de renseignement au Yémen. Source : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/06/15/005-base-washington-yemen.shtml |
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Auteur | Message |
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akasha
Messages : 6833 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
| Sujet: Re: Yémen, une guerre occultée. Dim 13 Oct 2019 - 19:40 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Yémen, une guerre occultée. Lun 14 Oct 2019 - 12:37 | |
| osiris, tu dis : "l'informations fourni est suffisament pour arriver au conclusion que la personne qui vendre une arme n'est pas coupable ni complice de ce que l'acheter va faire avec"
c'est faux si tu ne précises pas que le vendeur n'est pas au courant des projets criminels de l'acheteur
en l'absence de précisions, on ne peut pas conclure à l'absence de complicité
et je suis encore en train de nourrir le troll du forum... |
| | | OSIRIS
Messages : 4965 Date d'inscription : 12/10/2012 Age : 53
| Sujet: Re: Yémen, une guerre occultée. Lun 14 Oct 2019 - 17:30 | |
| - luctix a écrit:
- osiris, tu dis : "l'informations fourni est suffisament pour arriver au conclusion que la personne qui vendre une arme n'est pas coupable ni complice de ce que l'acheter va faire avec"
c'est faux si tu ne précises pas que le vendeur n'est pas au courant des projets criminels de l'acheteur
en l'absence de précisions, on ne peut pas conclure à l'absence de complicité luctix, tu dis ...... - luctix a écrit:
- osiris tu as dit :
"si Je vendre une arme a quelqu'un ,,,, chuis Je coupable des crimes qu'il commettre avec ?
non."
c'est totalement faux
si celui qui achète l'arme va commettre un crime et que le vendeur le sait, le vendeur est complice Jai pas precisé que la personne qui vendre l'arme soit au courant des crimes que l'acheter va commettre ,,, donc tu ne peut pas dire "" c'est totalement faux ""
en l'absence de precisions , on ne peut pas affirmer que c'est totalement faux ....
car avec une precision , c'est totalement correct.
deja ton propre pretendu argument s'applique a toi meme ,,, donc arreter d'etre hypocrite et aussi arreter de tenter de te defendre quand tu a clairement d'ans l'erreur ........ c'est pas la premiere fois que tu continue tete baiser a plein vitesse contre une mur ,,, et tu n'est pas la seule non plus qui tergiverser sur des scenarios en disant ,, ""et si ,,, et si ,,,, et si ,,,,,"" pour changer une postulat pour tenter de montre que ton interlocuter soit dans l'erreur .......
tenter de gagner des points dans une concours dont tu est la seule a participer.. - luctix a écrit:
- et je suis encore en train de nourrir le troll du forum...
et tu est encore entrain d'insulter une autre membre du forum......
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| | | L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message | akasha
Messages : 6833 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
| Sujet: Re: Yémen, une guerre occultée. Lun 14 Oct 2019 - 19:03 | |
| Est ce qu'il serait possible que vous échangiez sans vous taxez de ceci et de cela, c'est dispensable. Surtout que dans l'absolu vous argumentez, alors pourquoi se sentir obligé de rajouter des termes désagréables ? |
| | | orné
Messages : 5072 Date d'inscription : 11/06/2012 Age : 51 Localisation : UNIFIÉS CORPS, ÂME, MENTAL. LA TRINITÉ PARFAITE QUI REGARDE DANS LA MÊME DIRECTION, NE SE COMBAT PLUS MAIS RESTE SOLIDAIRE
| Sujet: Re: Yémen, une guerre occultée. Mar 22 Oct 2019 - 19:23 | |
| Les bombes américaines au Yémen coûtent l’avenir d’une génération entière
Il y a ceux tombés sous les bombes, certains qui n’osent plus quitter leur maison, d’autres qui sont même recrutés par l’Arabie saoudite comme mercenaires… Depuis le début de l’offensive saoudienne lancée contre le Yémen en mars 2016, un quart des deux millions d’enfants yéménites ont abandonné l’école. Ahmed AbdulKareem enquête sur l’impact que les armes américaines ont eu sur les écoliers d’un pays déchiré par la guerre. (IGA SADAA, NORD YÉMEN — Farah Abbas al-Halimi, une élève de troisième année, n’a pas eu le sac à dos ou le manuel qu’elle espérait recevoir cette année. Au lieu de cela, elle a reçu une bombe américaine moderne délivrée par un F-16 avec l’aimable autorisation de l’armée de l’air saoudienne. Cette bombe est tombée sur l’école de Farah le 24 septembre ; elle a tué Farah, deux de ses sœurs et son père, qui travaillait à l’école. Cela aura indubitablement un impact sans appel sur la sécurité et le psychisme des écoliers de toute la région. Au cours de l’histoire du Yémen d’avant la guerre, à laquelle les Yéménites se réfèrent comme aux années heureuses de leur pays, jamais une génération entière n’a subi un niveau de désastre et de souffrance comparable à celui imposé à toute la génération de Farah par la coalition dirigée par les Saoudiens. Celle-ci a utilisé des armes technologiquement avancées fournies par les États-Unis et d’autres puissances occidentales pour leur effet dévastateur depuis qu’elle a entamé sa campagne militaire contre le Yémen en 2015. La semaine dernière, une nouvelle année scolaire a commencé au Yémen, la cinquième depuis le commencement de la guerre, et peu de choses ont changé pour les écoliers yéménites à part le fait que les armes de la coalition sont devenues plus précises et même plus mortelles, laissant en suspens l’avenir de plus d’un million d’écoliers dans le pays. « Je veux aller à l’école, je ne peux pas attendre plus longtemps », a répété à MintPress un parent d’Ayman al-Kindi âgé de six ans, qui se rappelle comment Ayman, entouré fièrement par des membres de sa famille, attendait impatiemment de partir pour son premier jour d’école. Ayman n’irait jamais à l’école ; en fait, il n’est même jamais allé dehors. « Ayman voulait devenir médecin mais une bombe l’a emmené loin de l’école. Ce que ces bombes américaines font à nos enfants est terrifiant », nous a dit un de ses parents. À la fin de juin 2019, un avion de la coalition a pris pour cible la maison familiale d’Ayman, située dans leur ferme, dans la zone de Warzan, au sud de la province de Taiz au sud-ouest du Yémen. Six membres de la famille d’Ayman ont été tués, y compris trois enfants âgés de douze, neuf et six ans. Selon Amnesty International, l’arme de précision à guidage laser utilisée dans l’attaque était fabriquée par Raytheon. Les spécialistes en armement d’Amnesty ont analysé des photos des restes de l’arme retrouvés sur les lieux de l’attaque par des membres de la famille et l’ont identifiée comme un GBU-12 Paveway II de 250 kg fabriqué aux États-Unis. L’utilisation d’une arme de fabrication américaine dans l’attaque de la maison al-Kindi n’était pas une anomalie : la plupart des armes en possession de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes, qui ont effectué à eux deux un quart du million de raids sur le Yémen depuis le début de la guerre, sont de fabrication américaine. Cette semaine, des familles qui ont perdu des êtres chers dans les frappes aériennes de la coalition, ont organisé une exposition appelée « Preuves de crimes » dans la ville de Sanaa. L’événement a été une occasion de consolider des preuves de crimes de guerre potentiels et a incité des centaines de civils yéménites à assister à l’événement avec des restes d’armes de fabrication américaine, des débris sortis des décombres laissés par les attaques qui ont tué leurs proches. [color=#ccff00][Des photos d’une enquête d’Amnesty montrent la maison des al-Kindi et la bombe de Raytheon qui l’a détruite./color] La frappe aérienne sur la maison des al-Kindi était l’une des quelque douze attaques perpétrées par l’Arabie saoudite avec des armes américaines figurant dans un récent rapport de l’ONU. Une équipe d’enquêteurs désignées par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a découvert de nombreux cas de frappes aériennes saoudiennes qui avaient violé le droit humanitaire international et impliqué directement, pour la première fois, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Australie pour avoir fourni les armes utilisées dans ces attaques. Charles Garraway, un ancien juriste militaire et l’un des experts à l’origine du rapport, a déclaré récemment à PBS : « Nous sommes en guerre. Cela cause d’immenses souffrances et, franchement, la plus grande partie de celles-ci est causée par des armes. » Garraway a poursuivi : « La tragédie au Yémen est si épouvantable en ce moment qu’il faut d’une manière ou d’une autre parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre. » Malgré l’abondance de preuves attestant que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont régulièrement pris pour cible des écoles et d’autres installations civiles, les États-Unis continuent à alimenter l’arsenal de la coalition. Plus tôt cette année, l’administration Trump a essayé de forcer l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Jordanie à conclure un marché pour des armes de 8.1 milliards de dollars ; malgré l’opposition croissante au sein de son gouvernement, le président Donald Trump semble déterminé à maintenir le flux d’armes américaines vers l’Arabie saoudite et ses alliés. Ce n’est pas un jour normal de « rentrée des classes »Mohammed AbdulRaham al-Haddi, onze ans, est l’un des rares écoliers à avoir survécu à l’épouvantable frappe aérienne saoudienne du 9 août 2018 sur un bus scolaire à la périphérie de Dahyan dans la province de Saada, au nord-ouest du Yémen. L’attaque a tué plus de 35 de ses camarades de classe, mais Mohammed a miraculeusement survécu. Aujourd’hui, il retourne à l’école pour la première fois depuis l’attaque meurtrière, mais dans une école mal desservie et sans ses camarades. Al-Faleh, la nouvelle école de Mohammed, est nichée dans une vallée poussiéreuse près de la frontière nord-est du Yémen avec l’Arabie saoudite. Mohammed al-Haddi, un survivant de la frappe aérienne d’août 2018 sur un bus scolaire, retourne à l’école pour la première fois depuis l’attaque. Ali al Shurgbai | MintPress L’attaque contre le bus scolaire de Mohammed a été commise avec une bombe Mark 82 (MK-82), fabriquée conjointement par les fabriques d’armement américaines Lockheed Martin et General Dynamics. La MK-82, ainsi que d’autres bombes de la série MK, a été vendue par les États-Unis à la coalition emmenée par les Saoudiens au travers d’une série de contrats passés en 2016 et 2017. En plus de l’atrocité de l’an dernier, la coalition a utilisé par le passé la MK-82 pour viser des civils yéménites, notamment le bombardement d’une cérémonie funèbre en 2017 qui a fait plus de 140 morts et 525 blessés. Alors que la guerre au Yémen entre dans sa cinquième année, les conséquences tragiques de ces contrats d’armement sont difficiles à décrire, mais leurs effets se font sentir partout. Quelque 3526 bâtiments scolaires ont été au moins partiellement détruits par des bombes depuis le début de la guerre, et la plupart d’entre eux doivent encore être reconstruits. Parmi ceux-ci, 402 ont été totalement détruits, selon une nouvelle enquête sur le terrain menée par le ministère de l’Éducation. Environ 900 écoles yéménites servent encore d’abris pour les personnes déplacées de l’intérieur. Et 700 écoles ont été fermées à la suite d’affrontements. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) estime que deux millions d’enfants ne sont pas scolarisés au Yémen. « Un quart des deux millions d’enfants yéménites ont abandonné l’école depuis le début de la guerre saoudienne en mars 2016 », a affirmé Sara Beysolow Nyanti, la représentante de l’UNICEF au Yémen, dans une déclaration publiée mercredi dernier. Beysolow a fait part de ses préoccupations quant à l’avenir des enfants yéménites, déclarant : « [Ils] sont confrontés à des risques accrus d’exploitation sous toutes ses formes, y compris la contrainte de participer aux combats, le travail des enfants et le mariage précoce. Ils perdent la possibilité de se développer et de grandir dans un environnement attentionné et stimulant, et finissent par être piégés dans une vie de pauvreté et de privations. » Selon l’organisation de surveillance des droits de l’homme sise à Genève, SAM, quatre cent mille écoliers au Yémen souffrent de malnutrition aiguë, ce qui les expose au risque d’une mort subite, 7 millions d’enfants en âge scolaire souffrent de la faim et plus de 2 millions ne vont pas à l’école. Avant même le début de la guerre, le système éducatif au Yémen, le pays le plus pauvre du monde arabe, n’était pas en bonne santé ; manque d’équipement, enseignants peu qualifiés et pénurie de manuels scolaires affligeaient les écoles du pays, qui explosaient sous la surpopulation. Les bombes de la coalition et un blocus soutenu par les États-Unis ont effectivement détruit ce qui restait, exactement au moment où les écoles commençaient à montrer des signes de reprise. De nombreux enseignants du Yémen n’ont pas reçu de salaire depuis des années et certains, incapables de gagner leur vie, ont cherché à se faire embaucher comme soldats sur les champs de bataille du Yémen, laissant des millions d’enfants sans perspective d’instruction, et le pays tout entier avec 70% d’analphabètes. Beysolow a averti que l’éducation de 3,7 millions d’enfants yéménites est en danger, puisque les enseignants n’ont pas touché leur salaire depuis plus de deux ans, ajoutant qu’une école sur cinq au Yémen ne peut plus être utilisée, comme résultat direct du conflit. « La violence, les déplacements et les attaques sur les écoles empêchent de nombreux enfants d’enfants d’aller à l’école », a-t-elle dit. Dans une tentative d’empêcher les enseignants de quitter les écoles, le ministère de l’Éducation, qui se trouve à Sana’a, a imposé une taxe de 2 dollars par mois pour payer les salaires des professeurs, mais ces frais apparemment modiques ont ajouté une charge très lourde aux familles ayant plus d’un enfant, dont beaucoup vivent dans l’extrême pauvreté du fait de la guerre et du siège. « J’ai six enfants en âge scolaire, ce qui signifie que je dois payer 12 dollars par mois ; je ne peux pas économiser cette somme », nous a dit une mère. Elle a perdu son mari dans les troubles qui ont éclaté entre les partisans de l’ancien président Ali Saleh et les forces de l’opposition à la rue Hasabah en 2011. Aujourd’hui, sa seule source de revenus est la mendicité et cela ne suffit pas à nourrir ses six enfants, encore moins pour les envoyer à l’école. Pire encore, quelques semaines avant le début de la nouvelle année scolaire, la coalition emmenée par l’Arabie saoudite a empêché 11 pétroliers d’entrer au Yémen. Cette mesure a entraîné une grave pénurie de carburant, ce qui a empêché les bus scolaires de rouler, laissant même ceux qui avaient les moyens de payer les taxes scolaires dans l’incapacité d’envoyer leurs enfants à l’école De graves conséquences psychologiques L’impact des armes fabriquées aux États-Unis sur les enfants yéménites ne s’arrête pas là. Les enfants qui ont survécu aux combats se retrouvent souvent avec des handicaps physiques et des symptômes psychologiques chroniques, faisant de leur environnement le pire endroit au monde, selon l’UNICEF. Au-delà des victimes directes des frappes aériennes, les bruits des explosions et le vrombissement des avions de guerre, largement passés sous silence et qui ne sont pas enregistrés (par le monde), laissent les enfants yéménites avec des dommages psychologiques irréversibles. Des enfants terrifiés se réfugient à l’entrée d’une grotte utilisée comme abri dans la zone frontalière de Maran, le 30 septembre 2019. Taha al Shurgbai | MintPress Comme les autres écoliers, Mohammed est souvent distrait à la maison ou en classe, incapable de se concentrer et plongé dans une anxiété profonde. Alors que les écoliers dans le monde ont l’esprit occupé par les questions quotidiennes qui devraient accompagner l’adolescence, les élèves yéménites, notamment ceux qui vivent dans les districts à la frontière, ont peur en permanence d’une frappe aérienne imminente. Depuis que l’année scolaire a commencé le 15 septembre, la coalition emmenée par les Saoudiens aurait largué plus d’un millier de bombes et de missiles au cours de 400 frappes aériennes distinctes ciblant les districts frontaliers incluant Sadaa, Hajjah, Sana’a, Amran, Dhali et Hodeida. Leurs centaines de sorties s’accompagnent d’un sifflement effrayant et ont semé la panique dans les cœur des civils, en particulier des écoliers yéménites. « Avant la guerre, le bruit des avions signifiait le bonheur pour les familles qui attendaient des proches de retour [de l’étranger], mais maintenant, ce bruit signifie destruction, mort, sang », a expliqué le Dr. AbdulSalam Ashish, consultant en maladies psychologiques et neurologiques, à MintPress. Il a ajouté : « Aujourd’hui, les avions n’apportent que peur et panique et rappellent des tragédies et des crimes commis avec des armes américaines, britanniques et françaises. » « Il était 13h45 lorsque nous avons entendu une frappe de missile ; nous avons pu calmer les écoliers mais lorsque la troisième attaque a frappé, nous avons perdu le contrôle des élèves qui ont commencé à crier et le chaos s’est répandu dans l’école », a déclaré Hana Al Awlaqi, une employée dans l’école « Martyr Ahmed Abdul Wahab Al Samawi », en racontant le moment où une attaque saoudienne s’est produite à quelques dizaines de mètres de l’école. « Le bruit de la quatrième bombe a empiré les choses, car l’école a été saccagée par des parents paniqués et que de nombreux enseignants se sont évanouis. » Suite et fin sur Investig'Action |
| | | akasha
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| Sujet: Re: Yémen, une guerre occultée. Jeu 24 Oct 2019 - 1:18 | |
| Je donne suite à l'article proposé par mon Orné
France, USA et Grande-Bretagne pourraient être complices de crimes de guerre au Yémen. Par ReutersSource : Le Figaro, Reuters, 03-09-2019 Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France pourraient se rendre complices de crimes de guerre en armant et en fournissant des renseignements ou un soutien logistique à la coalition sous commandement saoudien qui intervient au Yémen, estiment des enquêteurs de l’Onu dans un rapport publié mardi. Le Groupe d’experts éminents internationaux et régionaux sur le Yémen (GEE), créé par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, recommande l’interdiction des transferts d’armements aux belligérants, qu’il soupçonne tous de commettre des crimes de guerre. «Il est clair que la livraison continue d’armes aux parties au conflit perpétue le conflit et prolonge les souffrances du peuple yéménite», a déploré Melissa Parke, membre du groupe, lors d’une conférence de presse. «C’est pourquoi nous exhortons les Etats membres à ne plus fournir d’armes aux parties au conflit.» L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui sont les deux principaux contributeurs de la coalition formée pour combattre les rebelles chiites Houthi, sont deux des plus gros clients des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France en matière d’armement. «La légalité des transferts d’armes par la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et d’autres États reste discutable et fait l’objet de diverses procédures judiciaires nationales», souligne le GEE dans un communiqué. Les experts ont établi une liste secrète des auteurs présumés de crimes de guerre. «Ce qui est certain, c’est que nous avons suffisamment de faits et de témoignages pour traduire ces personnes en justice à un stade ultérieur», a averti Kamel Jendoubi, président du Groupe d’experts, sans révéler de noms. «Cinq ans après le début du conflit, les violations contre les civils yéménites se poursuivent sans relâche, avec un mépris total pour le sort de la population et l’absence d’action internationale pour responsabiliser les parties au conflit. La communauté internationale se doit de multiplier ses efforts pour libérer le peuple yéménite de l’injustice persistante qu’il subit», a-t-il souligné. Le Figaro avec Reuters |
| | | akasha
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| Sujet: Re: Yémen, une guerre occultée. Mer 24 Juin 2020 - 6:22 | |
| Covid-19 : Militants pacifistes et humanitaires réclament un déblocage de fonds pour le Yémen
Source : Al Monitor, Bryant Harris Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Des militants et des organisations humanitaires veulent que le Congrès américain inclue un déblocage de fonds dans son projet de loi sur l’aide à la lutte contre le coronavirus. Les sénateurs sceptiques remettent en question les récentes restrictions de l’administration Trump quant à l’aide aux zones tenues par les Houthis. Le Congrès américain élabore actuellement son prochain projet de loi sur l’aide à la lutte contre le coronavirus, et tant les militants anti-guerre que les organisations humanitaires veulent que les législateurs incluent des fonds pour aider le Yémen à faire face à la pandémie de COVID-19, compte tenu des récentes restrictions de l’aide de l’administration Donald Trump aux rebelles Houthis et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mardi, les défenseurs du Yémen ont fait pression sur l’administration Trump pour obtenir des réponses concernant sa nouvelle politique d’aide au Yémen. Le Comité des amis sur la législation nationale, la Fondation pour le secours et la reconstruction du Yémen et le Comité de l’alliance yéménite préparent une lettre aux principaux dirigeants du Congrès américain qui, espèrent-ils, constituera la salve d’ouverture de la nouvelle offensive visant à inclure le Yémen dans le prochain plan de relance du Congrès américain sur le coronavirus. « Il est inadmissible que les États-Unis coupent l’aide humanitaire au Yémen en pleine pandémie de COVID-19 – surtout après avoir soutenu le bombardement des hôpitaux yéménites« , a déclaré Hassan El-Tayyab, responsable législatif pour la politique du Moyen-Orient au sein du Comité des amis de la législation nationale. « Indépendamment de l’activité houthi, une pandémie mondiale n’est pas le moment de suspendre complètement l’aide au Yémen. Le Congrès a le pouvoir de prendre des mesures immédiates et il est clair que le Yémen ne peut pas attendre plus longtemps, le pays étant au bord de la catastrophe« . La lettre, que Al-Monitor a pu voir, est adressée aux principaux démocrates et républicains des commissions des affaires étrangères, des crédits et du contrôle des deux chambres. Elle appelle le Congrès américain « à faire tout ce qui est en son pouvoir pour s’assurer que tous les fonds alloués par le Congrès à l’USAID soient débloqués » tout en soulignant la nécessité d’une « assistance médicale d’urgence » au Yémen. Les démocrates de la Chambre des représentants ont publié mardi leur dernier projet de loi sur l’aide à la lutte contre le coronavirus, mais actuellement, il n’inclut pas l’aide COVID-19 pour le Yémen ou tout autre pays. Il prévoit cependant 2 millions de dollars pour l’inspecteur général du département d’État afin de superviser l’aide COVID-19 de l’administration Trump à l’étranger pour le monde entier. Mardi, le sénateur Ben Cardin, Démocrate du Maryland, dans une lettre au secrétaire d’état État Mike Pompeo et à l’administrateur par intérim de l’USAID John Basra, a amené cinq de ses collègues à insister sur les restrictions d’aide au Yémen. Le sénateur Todd Young, de l’Indiana, a été le seul républicain à signer cette lettre aux côtés des sénateurs Patrick Leahy du Vermont et Jack Reed de Rhode Island – principaux démocrates des commissions des crédits et des services armés. Bernie Sanders, Sénateur Indépendant du Vermont et Chris Coons, Démocrate du Delaware. ont également signé la lettre. « Au Yémen, la COVID-19 va aggraver une situation humanitaire déjà désastreuse : 80% de la population a besoin d’une aide humanitaire, dont une majorité de femmes et d’enfants ; les deux tiers du pays n’ont pas un accès suffisant à l’eau potable et aux sanitaires; des millions de personnes vivent au bord de la famine ; près de 20 millions de personnes n’ont pas accès à des soins de santé minimums ; et le choléra, la dengue et d’autres maladies évitables sont monnaie courante« , ont écrit les sénateurs. « Ces facteurs créent un environnement propice à la propagation grave et rapide du virus du COVID-19, mettant en danger nombre de vies civiles ». Le Congrès américain a alloué 400 millions de dollars à l’aide à la stabilisation du Yémen pour cet année fiscale. Cependant, l’administration Trump a annoncé en mars qu’elle mettrait fin à la plupart des aides à destination du Nord Yémen contrôlé par les Houthis, où vit une vaste majorité de la population, en invoquant les restrictions des rebelles sur l’aide étrangère. La nouvelle politique a entraîné une réduction de l’aide au Yémen de 73 millions de dollars, qui a ensuite été exacerbée par la suite par le refus de Trump de poursuivre le financement américain de l’OMS. L’administration Trump a annoncé une aide de 500 000 dollars pour le Yémen dans le cadre de l’aide COVID-19 au début du mois, mais cela représente moins de 1 % des 1,3 milliard de dollars que la Fondation pour le secours et la reconstruction du Yémen estime nécessaires pour faire face à la pandémie. Seuls 70 cas de COVID-19 et 12 décès ont été enregistrés au Yémen, mais les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés. La coalition dirigée par les Saoudiens qui combattent les Houthis accuse les rebelles de sous-déclarer délibérément le nombre de cas de COVID-19 sur leur territoire. Et alors que l’administration Trump a annoncé 225 millions de dollars d’aide alimentaire d’urgence pour le Yémen la semaine dernière, les organisations humanitaires soulignent le besoin urgent de financement pour soutenir le secteur de la santé du Yémen en proie à des difficultés face à la pandémie. (Après la réduction initiale du financement américain, le Programme alimentaire mondial a réduit de moitié ses opérations sur l’ensemble du territoire contrôlé par les Houthis). « Nous craignons également que cette aide ne soit pas distribuée de manière égale sur le territoire contrôlé par les Houthis où vit environ 70 % de la population« , indique la lettre du Comité des amis sur la législation nationale. « Des millions supplémentaires sont nécessaires, en particulier pour les stocks d’urgence d’équipements de protection individuelle, de respirateurs, de lits d’USI et d’autres fournitures vitales pour le système de soins de santé du Yémen« . Bien que les organisations humanitaires continuent de faire pression sur les Houthis sur la question de l’accès, les rebelles ont assoupli certaines restrictions importantes depuis le début de l’année. Cela inclut l’abandon d’un plan visant à instaurer une taxe de 2 % sur l’aide étrangère et à permettre l’utilisation de données biométriques pour contrôler les fraudes. Cependant, l’administration Trump demande avec insistance aux rebelles d’aller plus loin en élargissant les autorisations de permis de voyage pour fournir de l’aide tout en permettant aux agences d’aide d’opérer de manière indépendante. |
| | | akasha
Messages : 6833 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 39
| Sujet: Re: Yémen, une guerre occultée. Sam 22 Mai 2021 - 17:06 | |
| L’Amérique de Biden vend toujours des armes aux ravageurs du Yémen
Le président américain semble d’accord pour maintenir un large approvisionnement du Moyen-Orient en armes américaines. C’est l’un des nombreux reproches faits à ce contrat de 23 milliards de dollars avec les Émirats arabes unis.
Source : Responsible Statecraft, Medea Benjamin et Ariel Gold
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Les femmes yéménites vivent en plein air après avoir été déplacées de leurs maisons en 2016 (akramalrasny / Shutterstock) La récente annonce de l’administration Biden donnant le feu vert à une vente d’armes massive de 23 milliards de dollars aux Émirats arabes unis tourne en dérision son engagement à mettre les droits de l’homme au premier plan de sa politique étrangère. Le rôle désastreux joué par les Émirats au Yémen et en Libye, ainsi que leur bilan déplorable en matière de Droits de l’Homme dans leur pays, devraient les disqualifier pour l’acquisition d’armes de pointe. L’accord a été négocié sous l’administration Trump et a été révélé moins d’une semaine après que Donald Trump ait annoncé la normalisation des relations entre Israël et les EAU, connue sous le nom d’accords d’Abraham. Alors que le public se régalait de la soi-disant brillante initiative de paix de Trump, la clause secrète qui adoucissait l’accord a été divulguée : les États-Unis vendraient des milliards de dollars d’armes à l’État du Golfe – 50 avions de chasse F-35, 18 drones Reaper et divers missiles, bombes et munitions. Les EAU et Israël n’ont jamais été en guerre et entretenaient des liens officieux depuis des années, mais cet « accord de paix » a permis à l’administration Trump de contourner une politique qui exige que les États-Unis garantissent la supériorité militaire d’Israël dans la région. L’administration a également présenté la vente comme nécessaire pour que les Émirats arabes unis puissent contrer la menace posée par l’Iran. Le Premier ministre israélien Bibi Netanyahu, roi du drame en politique, a d’abord feint d’être scandalisé par le fait qu’un autre pays du Moyen-Orient qu’Israël puisse posséder des F-35 de haute technologie, mais il a rapidement été révélé que le Premier ministre était au courant depuis le début et qu’il avait approuvé l’accord avec sa propre réserve : Israël recevrait des armes américaines supplémentaires pour « équilibrer » celles destinées aux EAU. Les opposants au contrat d’armement au Congrès ont réagi en présentant une résolution bipartite de désapprobation pour bloquer la vente. Étonnamment, le sénateur belliciste Bob Menendez (D-NJ), président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères, a pris la tête de la résolution avec les sénateurs Chris Murphy (D-Conn.) et Rand Paul (R-KY). Ils ont fait part de leurs inquiétudes quant au moment choisi pour contourner le Congrès, à l’implication troublante des EAU au Yémen et en Libye, et aux relations militaires des EAU avec la Russie et la Chine. Bien que leur proposition ait été rejetée, lorsque Joe Biden est entré en fonction, le département d’État a mis en attente cette vente, ainsi qu’un contrat d’armement que Trump avait négocié avec l’Arabie saoudite. Les groupes de défense des droits de l’homme pensaient que l’examen de Joe Biden pourrait conduire à l’annulation de l’accord mais, apparemment, les pressions géopolitiques, les faucons de l’administration et les pressions du lobby de l’armement l’ont emporté. Les entreprises qui devraient tirer de gros bénéfices de cette vente sont Lockheed Martin, Raytheon, General Atomics et Northrop Grumman. Lockheed Martin obtiendra 10,4 milliards de dollars en vendant 50 de ses F-35. Selon le New York Times, Raytheon, le plus grand fournisseur de bombes, a fait pression sur l’administration Trump pour obtenir cet accord. Le secrétaire à la Défense de Trump, Mark Esper, était un lobbyiste de Raytheon et le secrétaire à la Défense de Biden, Lloyd Austin, est un ancien membre du conseil d’administration de Raytheon. Le rôle des Émirats arabes unis au Yémen aurait dû suffire à faire échouer l’accord. Depuis six ans, une coalition soutenue par les États-Unis et dirigée par l’Arabie saoudite mène au Yémen une guerre si brutale que, selon David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, cette nation déchirée par la guerre est un « enfer sur terre » où un enfant yéménite meurt toutes les 75 secondes. En 2017, Human Rights Watch et l’Associated Press ont accusé les EAU de gérer des prisons secrètes au Yémen où les prisonniers étaient soumis à d’horribles formes de torture. D’anciens détenus décrivent des conditions de vie exiguës, couverts d’excréments, battus, agressés sexuellement et ligotés sur un « gril ». « Nous pouvions entendre les cris » a déclaré un ancien détenu pendant six mois à l’aéroport de Rayan. « L’endroit tout entier est saisi par la peur. Presque tout le monde est malade, les autres sont proches de la mort. Quiconque se plaint se dirige directement vers la chambre de torture » a déclaré un ancien détenu. En plus de leur implication directe, les Émirats arabes unis ont soutenu des bélligérants locaux – environ 90 000 combattants – en leur fournissant une formation directe, un renforcement des capacités, une assistance logistique et des salaires. Ils ont également fait appel à des mercenaires venus d’aussi loin que la Colombie, et les armes vendues aux EAU se sont retrouvées entre les mains de milices liées à al-Qaïda au Yémen. Des plaintes ont été déposées devant des tribunaux au Royaume-Uni, en Turquie et aux États-Unis, alléguant que les mercenaires des EAU au Yémen ont commis des violations des droits humains et des crimes de guerre. Elles affirment également que les Émirats arabes unis se sont joints aux Saoudiens pour faire respecter un blocus naval qui a empêché les populations dans le besoin d’obtenir du carburant, de la nourriture et des médicaments, en engageant plus de 30 avions de chasse pour effectuer des frappes aériennes et des navires pour faire respecter le blocus de la coalition. Soucieux de sortir d’une guerre perdue qui a été si mauvaise pour leur image, les Émirats ont organisé une cérémonie le 9 février 2020 pour marquer la fin de leur implication dans la guerre au Yémen, passant d’une « stratégie de priorité militaire à une stratégie de priorité à la paix.» Mais les groupes humanitaires sur le terrain nous disent que les EAU maintiennent une présence à Socotra, à Mukallah, et une petite présence à Aden. En outre, ils offrent un soutien financier et militaire à une variété de groupes armés et de mouvements politiques qui ont eu une influence déstabilisante dans tout le pays, en particulier dans le sud. En Libye, les EAU ont contribué à une destruction massive en soutenant le général Khalifa Haftar dans sa lutte ratée contre le gouvernement internationalement reconnu de Tripoli. Les Nations Unies ont constaté que les EAU violaient l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU à la Libye en fournissant des équipements de combat à la milice de Haftar, un groupe connu pour ses violations des droits de l’homme. Un rapport de 2020 du ministère américain de la Défense a accusé les Émirats arabes unis de financer et de soutenir les mercenaires russes en Libye et un rapport de janvier 2021 du groupe d’experts sur le Soudan a révélé que les Émirats arabes unis ont eu des « relations directes » avec des groupes armés de la région soudanaise du Darfour qui combattent en Libye. Une plainte déposée devant le tribunal de district des États-Unis par le New York Center for Foreign Policy Affairs au nom des victimes des actions des EAU en Libye affirme que « des preuves nombreuses et accessibles au public suggèrent que les armes vendues seront utilisées en violation directe de la paix mondiale et de la sécurité des États-Unis, ainsi que de la politique américaine antérieure. » Un autre argument contre cette vente est qu’elle alimente la course aux armements au Moyen-Orient. Si les Émirats arabes unis sont sur le point de devenir le premier État arabe à acquérir des F-35, ils ne seront pas les derniers. Le Qatar a déjà demandé à les acheter et l’Arabie saoudite suivra probablement. Israël attend des armes supplémentaires en plus des 3,8 milliards de dollars qu’il reçoit déjà chaque année des États-Unis en assistance militaire. Cette vente accroît également la tension avec l’Iran à un moment où l’administration Biden tente d’amener l’Iran non seulement à réduire son programme nucléaire, mais aussi à réduire ses missiles balistiques et ses activités militaires dans la région. Il est certain que l’intensification des ventes d’armes à un adversaire iranien clé le dissuadera de se démilitariser. Une dernière raison de s’opposer à l’accord est la situation intérieure des EAU. Le prince Mohammed bin Zayed est un dictateur rusé du Moyen-Orient qui utilise les ressources militaires et financières de son pays pour contrecarrer les avancées vers la démocratie et le respect des droits de l’homme sous couvert de lutte contre le terrorisme islamique. Les Émirats arabes unis restreignent la liberté d’expression et font taire les dissidents. L’homosexualité et l’apostasie sont des crimes capitaux dans ce pays musulman, et les peines légales toujours en vigueur comprennent la lapidation, l’amputation, la crucifixion et la flagellation. Selon Amnesty International, en 2020, malgré la pandémie de la Covid-19, les Émirats arabes unis ont continué à détenir des dizaines de prisonniers d’opinion, dont l’éminent défenseur des droits humains Ahmed Mansoor. Le gouvernement maintient des opposants en détention arbitraire et un certain nombre de prisonniers restent incarcérés alors qu’ils ont purgé leur peine. Le 15 avril 2021, une coalition multipartite de parlementaires européens a condamné la répression systématique de la liberté de parole et d’expression, et a demandé la libération de tous les prisonniers d’opinion, la fin de la torture et des mauvais traitements infligés à ces prisonniers, ainsi que la protection des familles des prisonniers contre les châtiments collectifs. Un autre groupe soumis à toutes sortes d’abus est constitué par les millions de migrants qui travaillent dans les Émirats dans le cadre du système de la kafala, un système de parrainage par visa qui prive les travailleurs de leurs droits fondamentaux. Confronté à des crises intérieures telles qu’une pandémie, une économie malmenée et des tensions raciales explosives, le président Biden comprend la nécessité de concentrer son attention sur les questions intérieures et de mettre un terme aux implications militaires des deux dernières décennies. Sa récente annonce du départ des troupes américaines d’Afghanistan d’ici le 11 septembre 2021 en témoigne. Mais la vente d’armes aux Émirats arabes unis, d’un montant de 23 milliards de dollars, est un geste désastreux dans la direction opposée. Elle place les États-Unis du côté d’un violeur en série des droits de l’homme et enflamme une région déjà inondée de beaucoup trop d’armes. Les sénateurs Menendez et Feinstein ont introduit une nouvelle série de lois visant à contrôler la vente des F-35, mais c’est l’ensemble de la vente qui doit être remis en question. Si Biden refuse de faire passer les préoccupations nationales et les droits de l’homme avant les profits des fabricants d’armes, le Congrès doit intervenir et adopter une législation pour l’arrêter. |
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